18e session de la CMAE: des fortes décisions prises !

La 18e session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) s’est achevée  le 16 septembre 2022 à Dakar autour du thème : «assurer le bien-être des populations et garantir un environnement durable en Afrique ». A l’issue des rencontres, une série de décisions ont été prises relatives à la lutte contre le changement climatique ; à la perte de la nature ; à la pollution et aux déchets…

Dans son intervention, le président de la CMAE et ministre de l’Environnement et du Développement durable du Sénégal, Abdou Karim Sall, a souligné que la session intervient dans le sillage d’une crise régionale sanitaire, alimentaire, énergétique et financière qui touche particulièrement l’Afrique.

En ce qui concerne la pollution, les ministres se sont engagés à éliminer les décharges à ciel ouvert et le brûlage des déchets en Afrique et à promouvoir l’utilisation des déchets comme ressource pour la création de valeur et d’emplois. Ainsi, ils ont appelé les partenaires du développement à soutenir les pays africains pour mieux surveiller et réduire les émissions de méthane et de carbone noir associées aux déchets.

Il s’agit également d’améliorer la sensibilisation aux risques que la résistance aux anti-microbiens fait peser sur la santé humaine et le développement durable en Afrique. A ce niveau, la CMAE a appelé à une action urgente et collective pour prévenir et minimiser les impacts négatifs de la résistance aux anti-microbiens. « Nous reconnaissons le rôle crucial que joue la CMAE dans la conduite et la défense des positions et des intérêts de l’Afrique dans les domaines de l’environnement et du développement durable, à tous les niveaux, y compris par sa participation active aux négociations mondiales sur les Accords Multilatéraux sur l’Environnement. Nous devons renforcer le rôle de la CMAE en tant que plateforme de mise en œuvre », a déclaré Laila Benali, présidente de la Sixième Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement, Ministre de la Transition Energétique et du Développement Durable du Maroc.

Selon John Kerry, l’envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat, le défi est trop grand pour qu’une nation, ou un groupe de nations, le résolve seule. « C’est un honneur de me joindre à la CMAE de cette année, où j’espère offrir quelques réflexions, mais surtout vous entendre. Notre défi est trop grand pour qu’une nation, ou un groupe de nations, le résolve seule. Nous devons œuvrer ensemble, en tant que secteur privé, société civile, gouvernements, et groupes tribaux et indigènes, pour gagner la bataille ici. Créer des partenariats sera essentiel en Afrique et au-delà », précise-t-il.

Les ministres se sont également engagés à renforcer la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement et à la rendre plus efficace, notamment en appuyant la collaboration avec les ministres africains des finances et de la planification économique. « Les décisions de la CMAE ont fourni une feuille de route que le continent peut maintenant utiliser pour tracer une nouvelle voie, une voie qui stimule le bien-être humain et assure la durabilité environnementale pour les générations à venir », a déclaré Ligia Noronha, sous-secrétaire générale des Nations unies représentant le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Selon lui, le temps est maintenant venu pour les nations africaines d’utiliser cette feuille de route en mettant en œuvre les décisions prises par cet organe. « Il est temps de transformer la CMAE d’un organe de décision en une plateforme d’action et de mise en œuvre », souligne-t-il.

Des orientations politiques pour la CMAE

La Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) a fourni des orientations politiques pour la participation de l’Afrique aux prochains événements environnementaux mondiaux. En ce qui concerne la conférence des Nations unies sur le climat (COP27) qui se tiendra du 6 au 18 novembre 2022  à Sharm el Sheikh en Égypte, la CMAE a souligné la nécessité de reconnaître les besoins et les circonstances particulières de l’Afrique dans le cadre de l’Accord de Paris.

Elle demande aussi aux pays développés de respecter les engagements financiers promis et lors de la COP27 ; de  fixer un nouvel objectif ambitieux pour 2025, incluant les pertes et dommages ainsi qu’un cadre de financement de la transition juste pour soutenir les pays en développement. Il s’agit également de soutenir les pays africains pour qu’ils abandonnent les modèles de développement à forte intensité de combustibles fossiles tout en améliorant l’accès à l’énergie.

Concernant la conférence des Nations unies sur la diversité biologique (UNCBD-COP15) qui se tiendra du 7 au 17 décembre 2022 à Montréal au Canada, les ministres réaffirment que le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 doit inclure une solution pour le partage des avantages découlant de l’utilisation des informations sur les séquences numériques des ressources génétiques. Ils soulignent aussi la nécessité de combler le déficit financier pour assurer la mise en œuvre des objectifs et de la cible du cadre et appellent à la création d’un fonds mondial pour la biodiversité.

Ousmane BALLO / Afrikinfos-Mali

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