Affaire d’achat d’équipements militaires et de l’avion présidentiel : Moustapha Ben Barka arrêté à Paris et relâché

Moustapha Ben Barka, vice-président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) depuis le 2 mars 2020, quelques mois avant le naufrage du bateau IBK, a été interpellé lundi 12 septembre 2022 à Paris, alors qu’il était en transit à destination de Séoul. Il a été libéré le lendemain. Il lui a été signifié qu’il était visé par un mandat d’arrêt international émis par les autorités maliennes.

L’ancien secrétaire général de la présidence du Mali avec rang de ministre de décembre 2017 à sa nomination à la BOAD, en remplacement de Monsieur Bassary TOURE, est cité dans l’affaire dite « Equipements militaires » dans le cadre de l’exécution de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire. Cependant, cette initiative salutaire a donné naissance à un véritable festival de corruption organisé autour de cette colossale affaire « 1230 » milliards de francs CFA.

Sous le régime défunt, il ne se passait pas un seul jour, sans que le front social ne connaisse une ébullition : détournement, mauvaise gestion, préavis de grève, grève, meeting, sit-in, marche, grève de faim. D’un secteur à un autre, le mécontentement, et le désarroi se sont fait sentir avec force, et ont mis plusieurs services publics en état de veille. Le gouvernement passait plus de temps à tenter de désamorcer une situation qu’il a créée, plutôt que de s’occuper réellement des préoccupations du peuple. Les clans du Président de la république et du premier ministre se partageaient les maigres ressources du pays. Pendant ce temps, les fils des pauvres croupissaient sous le poids de la cherté de la vie, mourraient dans l’indifférence totale dans une bonne partie du pays abandonnée par l’Etat.

La corruption était devenue la norme. L’administration publique, les impôts, la police, la gendarmerie, les collectivités, la justice, les douanes, les médias, la santé, l’éducation sont entre autres nids de la corruption.

Ce n’était un secret pour personne que depuis quelques années, l’État a montré ses limites aussi bien dans l’application des règles de bonne conduite des agents publics que dans la prévention des déviances morales entraînant aussi bien une corruption endémique que des dysfonctionnements de l’appareil d’État, malgré les nombreuses structures de lutte contre la corruption comme le Contrôle  General des Services Publics, l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite, la Section des Comptes de la Cour Suprême, la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration, l’Inspection des Finances, le Contrôle Financier, le Bureau du Vérificateur General, la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières et l’Autorité de Régulation des Marchés Publics.

La corruption est un véritable fléau qui sape le tissu économique et social d’un pays, et nuit à tous les citoyens, notamment les jeunes. C’est pourquoi, une lutte farouche contre la corruption et l’impunité a toujours été sollicitée par les organisations de la société civile malienne. Un numéro vert a été même mis en service pour donner le maximum d’informations utiles au public et de recevoir les plaintes des citoyens.

M.Yattara

Source: L’Alternance

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