Mali : l’AME célèbre la Journée Internationale des Migrants

Dans la cadre de la commémoration de la Journée Internationale des Migrants (JIM) ; l’Association malienne des expulsés (AME), a organisé le 18 décembre 2021, une conférence presse couplée à une exposition à son siège à Djélibougou. Cette conférence de presse était animée par le président de l’AME, Ousmane DIARRA ; en présence de Lamine DIAKITE, Assistant juridique de l’AME ; de Mme Doumbia Souhad TOURE, chargée de plaidoyer et de communication de l’AME ; ainsi que Amadou COULIBALY, chargé des questions socioculturelles de l’AME.

A l’entame de son propos, Ousmane DIARRA a rappelé que le 18 décembre a été adoptée par l’Assemblée Générale des Nations-unies depuis 2000 comme la Journée Internationale des Migrants (JIM). Notre pays, a-t-il fait savoir, a ratifié cette Convention le 5 juin 2003, et dès lors commémore cette journée chaque année, comme la plupart des autres pays de la communauté internationale.

Ousmane DIARRA a également rappelé que la Journée Internationale des Migrants offre l’occasion de dissiper les préjugés et de sensibiliser l’opinion à leurs contributions dans les domaines économique, culturel et social, au profit aussi bien de leur pays d’origine que de leur pays de d’accueil.

Il ressort de son propos que l’apparition de la maladie du COVID-19 en fin 2019 a contribué à détériorer les conditions de voyage et d’accueil des migrants. Car, dit-il, cette maladie a servi de prétexte pour certains gouvernements de revenir sur leurs engagements pris pour la promotion et la protection des droits des migrants.

Le COVID-19 peut également servir de prétexte pour faire recours à des détentions arbitraires des migrants, l’organisation des opérations de retours forcés dans les pays d’origines des migrants, mais aussi à la fermeture prolongée des frontières.

De son côté, Amadou COULIBALY, a souligné que les causes de la migration sont multiples. Mais, dit-il, les facteurs culturels et les facteurs d’attractivité liés à des aspirations individuelles sont désormais les plus fréquents. Parmi lesquels, M. COULIBALY a souligné, la recherche d’opportunités économiques ; le chômage ; la pauvreté ; la recherche de savoirs (études, métiers), etc.

Aussi, l’instabilité politique et sociale, l’insécurité et les conflits armés ont également généré de nouveaux mouvements forcés de populations. Ces mouvements, en augmentation constante depuis 2017 au Mali contribuent à la fragilisation des régions qui comptent des centaines de milliers de déplacés forcés. Alors que les pays voisins comme le Burkina Faso, la Mauritanie, l’Algérie et le Niger, qui accueillent des centaines de réfugiés.

Lorsqu’elles fuient pour des raisons de sécurité ou lorsqu’elles migrent vers une vie meilleure, les femmes et filles, à en croire M. COULIBALY, sont souvent confrontées à la traite, aux mariages forcés, à des violences fondées sur le genre, des abus et violences sexuelles et des discriminations raciales. Les filles, les femmes enceintes, les mères avec enfants en bas âge, et celles confrontées aux discriminations croisées sont particulièrement vulnérables.

Malgré les normes établies, nous constatons avec Amadou COULIBALY, que très souvent les mesures mises en place sont inadéquates et ne répondent pas aux besoins de protection et d’intégration des femmes et filles migrantes.

Dans bien des pays, a-t-il révélé, les enfants migrants sont souvent détenus dans des centres fermés ou soumis à des conditions de vie difficiles. L’accès aux services essentiels, comme l’éducation et les soins de santé, peut leur être refusés.

Toujours selon M.COULIBALY, les actions visant la réduction des facteurs de départ vers l’Europe se concentrent principalement sur l’information et la sensibilisation sur les risques de la migration irrégulière et sur ses alternatives.

Selon responsables de l’AME, certains Etats membres de l’espace de libre circulation CEDEAO, à l’image de la Côte d’Ivoire et du Niger, ont élaboré et adopté des dispositifs législatifs et des stratégies de lutte contre la migration ou la migration dite clandestine. Cette situation a rendu la libre circulation un peu plus difficile à cause des pratiques illicites comme les tracasseries dans les frontières internes mêmes de la CEDEAO.

Face à ces enjeux, l’AME invite les organisations de la société civile à continuer de se mobiliser afin que les droits fondamentaux des personnes en migration soient respectés conformément aux engagements nationaux, communautaires et internationaux.

Aussi, l’AME appelle les Etats qui n’ont pas encore signé la Convention à procéder, dans un bref délai, à sa signature et sa ratification en vue d’appliquer les principaux instruments internationaux de protection des droits humains. En cette journée internationale des migrants, l’AME réaffirme son attachement à construire une société juste, ouverte, diversifiée et offrant à tous la possibilité de s’épanouir dans la dignité.

Abdoulaye OUATTARA /Afrikinfos-Mali