Lamine Seydou sur la crise d’électricité : que de bavardage !

Las des interpellations des populations sur les coupures intempestives du courant à Bamako et l’intérieur du pays, le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, est sorti de son silence coupable. Sauf que, durant son intervention, il n’a fait que bavarder en se mettant à réciter des problèmes déjà connus de tous, sans proposer la moindre solution réelle de sortie de crise.

La situation est déjà intenable et la solution n’est pas certainement pour demain. En tout cas, les propos du ministre ne prévoient pas le contraire. C’est du moins, l’impression donnée par Lamine Seydou Traoré, lors d’une interview accordée à la télévision nationale le 19 mai 2023.

Dans cette interview, le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau a tenté de convaincre les populations. « Je voudrais à l’entame de mes propos, présenter les excuses de la société Energie du Mali aux peuples Maliens et au nom de l’ensemble du gouvernement, présenter les excuses de tous les travailleurs des différents départements de l’Energie du Mali pour les désagréments subis par rapport à ces perturbations dans la fourniture du service public de l’électricité », a-t-il lancé.

Puis, il s’est mis à rappeler les causes profondes qui créent ce désagrément. Il dira qu’en 2020, le secteur de l’Energie du Mali avait trois problèmes principaux à savoir : Une forte croissance de la demande ; une insuffisance de production qui a occasionné une dépendance de notre pays vis-à-vis des pays étrangers dans la fourniture de l’électricité, mais aussi des difficultés financières importantes qu’éprouvait l’EDM-SA.

« Pour faire face à ces problèmes, à notre arrivée aux fonctions, des dispositions ont été prises par le département et l’ensemble du gouvernement. La première disposition était de faire le diagnostic de savoir qu’est-ce qui perturbe la fourniture de l’électricité au Mali. Le premier constat était que l’EDM éprouve des difficultés financières qui font que même l’approvisionnement régulier au central de production était perturbé. Deuxième cause des coupures : la vétusté des équipements qu’il fallait rénover à tout prix parce qu’il faut rappeler que le secteur a été confronté à une insuffisance d’investissement et la troisième raison est la question tarifaire », a expliqué le ministre Traoré.

Des belles paroles pour duper…

Aussi, il ajoute que le gouvernement a travaillé sur deux variantes, notamment à cours et à long terme. Des actions qui, selon lui, nécessitent de faire en sorte que la souffrance soit réduite et même s’il y a des coupures, qu’elles soient les moindres possibles. « Aujourd’hui, l’Etat est obligé de subventionner régulièrement le secteur de l’électricité. En 2020, la demande maximale d’électricité tournait autour de 400 MW. Sur les 400 MW, 100 MW provenaient de l’étranger. Aujourd’hui, malgré l’augmentation de la demande qui passe à 500 MW, le problème de production ne se pose pas parce que l’Etat a investi dans les sources de production pour pouvoir juguler cela et réduire notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur », a-t-il ajouté.

A l’analyse de ses propos, l’on se rencontre compte que ce sont là encore des belles paroles pour duper le peuple malien qui veut une solution réelle et durable à ce problème d’électricité qui n’a que trop duré. En tout cas, toutes ces réponses données le ministre Traoré sont déjà connues de tous. Le peuple, dans sa souffrance, veut plutôt du concret.

L’autre gros souci avec la sortie du ministre, est la réponse donnée sur les groupes électrogènes. Ces groupes, dont l’arrivée avait fait l’objet d’une large communication et présentés comme la solution aux coupures, n’ont finalement rien changé. Sur la question, Seydou Lamine Traoré a tout simplement suivi la direction du vent en soutenant la thèse du manque de combustible pour les groupes que l’on découvre sur les réseaux sociaux à longueur de la journée.

Au dire du ministre, l’on comprend aisément que les groupes électrogènes annoncés en grande pompe sont finis par être des problèmes à leur tour, car en plus de la vétusté du réseau de distribution, ces groupes ne semblent plus répondre aux besoins exacts de l’EDM qui ne cesse de clamer des difficultés financières auxquelles elle serait confrontée. Donc, ces groupes pourront difficilement apporter de réponses appropriées à crise d’électricité.

À quand donc des vraies solutions pour une sortie de crise de l’électricité au Mali ? C’est là, la vraie question à laquelle le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Seydou Lamine Traoré, ne semble pas avoir des éléments de réponses.

Amadou Kodio

Source : Ziré