La colère des habitants de l’Est du Burkina Faso

 Des centaines de personnes ont battu le pavé à Pama pour réclamer plus de sécurité », explique Aujourd’hui au Faso. Et « la peur n’a pas pu entamer leur détermination », poursuit le quotidien.

Ce rassemblement intervient deux jours après l’assassinat d’au moins 25 personnes au marché de bétail de Kompienbiga. Un nouvel épisode sanglant dans la région qui a donc déclenché cette mobilisation.

Les manifestants venus avec des revendications explique Le Faso : « l’arrêt des violences contre les civils, l’installation d’une base militaire et le lancement d’une enquête administrative et judiciaire »

Les habitants de Pama qui renvoient dos à dos « terroristes et forces de sécurité » explique le journal : « Les populations se sentent prises au piège et ne savent plus à quel saint se vouer ».

« Leur colère est légitime » renchérit l’Observateur Paalga, les populations « étant laissées à elles-mêmes par un État manifestement incapables de les protéger ».

« L’opération Otapouanou menée par les FDS depuis mars 2019, n’a pas permis de stabiliser les choses » note ainsi Aujourd’hui au Faso.

L’observateur Paalga se pose aussi la question d’éventuelles « querelles d’ego entre hiérarchie militaire et politique » pour expliquer le manque de résultats dans la lutte contre les groupes terroristes. « Certains semblent plus préoccupés par les élections qui sont censées avoir lieu dans 6 mois », grince le quotidien.

L’urgence est en tout cas bien là: Aujourd’hui au Faso relève ainsi qu’au moment de rédiger l’article sur cette manifestation, lui parvenait la nouvelle de l’enlèvement de 3 personnes dans la région.

Dans la presse également l’affaire de la mort du juge Yanyi en République Démocratique du Congo

Les journaux congolais très prudents dans l’attente de la publication du rapport d’autopsie du magistrat qui était en charge du procès du programme dit des 100 jours. Un procès dont le principal accusé est le directeur de cabinet de la présidence Vital Kamerhe. Radio Okapi relaie ainsi la communication du Parquet pour qui « parler aux médias violerait le rapport d’instruction ».

Mais les hypothèses continuent d’aller bon train notamment dans la presse burkinabè. Aujourd’hui au Faso évoque ainsi la piste de l’empoisonnement en se demandant « à qui profite le crime ». Pas à Vital Kamerhe selon le journal pour qui « ce serait faire preuve d’une très mauvaise tactique que de marquer aussi ouvertement et maladroitement contre son camp ».

Le Pays, toujours au Burkina Faso, n’a pas la même prudence et y voit « un crime qui confirme le crime » en espérant que « ce ne sera pas une occasion pour noyer le dossier ».

La vérité pourrait en tout cas prendre du temps pour éclater

Congo Actuel rappelle ainsi l’affaire Kenzo Mukendi Tshimanga. Le secrétaire général de la fédération congolaise de Taekwondo est mort il y a trois ans dans des circonstances là aussi très troubles. Le site d’information indique ainsi que l’autopsie a conclu à un empoisonnement… et relaie l’appel de la famille du défunt « toujours en attente de l’ouverture d’enquêtes ».

La presse congolaise qui n’a également pas manqué de rappeler qu’hier 1er juin marquait le 10ème anniversaire de l’assassinat de Floribert Chebeya. Les journaux relaient le communiqué publié à cette occasion par la Nouvelle Société Civile Congolaise pour qui l’affaire « reste un mystère ». 7sur7.cd rappelle que le corps de Fidèle Bazana, le chauffeur de Floribert Chebeya n’a jamais été retrouvé. Et que malgré le procès ayant eu lieu et les condamnations prononcées, pour « les activistes des droits de l’homme, les vrais auteurs de ce double meurtre sont [toujours] en liberté ».

Les journaux regardent aussi de l’autre côté de l’Atlantique

Les tensions aux États-Unis après le meurtre par un policier blanc de l’Africain-Américain George Floyd suscite notamment des réactions au Ghana. « L’injustice doit s’arrêter », lance ainsi The Chronicle qui en appelle aux Nations unies, aux Unions africaine et européenne ainsi qu’à tous les leaders africains pour condamner fermement cet acte.

Problème, note Le Djely en Guinée, « l’Afrique officielle reste plutôt en marge du débat sur le racisme qui refait surface aux Etats-Unis » au contraire « des opinions publiques qui se passionnent pour ce nouvel accès de fièvre ».

« Il est vrai », note le journal, « que quand on dépend essentiellement des subsides qui tombent des principaux pays occidentaux, on n’a aucun intérêt à fâcher un dirigeant aussi lunatique que l’est l’actuel président américain ». Mais selon Le Djely, « l’Africain lambda partage et épouse le sentiment de révolte qui pousse depuis une semaine de nombreux Américains à battre le pavé pour dénoncer le racisme qui sous-tend cette autre tragédie ».

Source: RFI

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