Yacouba Katilé, secrétaire général de l’UNTM à l’occasion de la fête du travail : «Nous exigeons que les engagements soient tenus »

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Le Mali, à l’instar du monde entier, a célébré le 1er Mai, la fête internationale du Travail. Cette année, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), la première et la plus grande centrale syndicale a choisi le thème : « Travailler dans la dignité, défendre la justice sociale, préserver la Nation ». Au cours d’un défilé organisé par ladite centrale syndicale sur le boulevard de l’indépendance de Bamako, le jeudi 1er mai 2025, Yacouba Katilé, secrétaire général de l’UNTM, a invité les autorités à respecter leurs engagements. « L’UNTM rappelle qu’elle a suspendu à plusieurs reprises des mots d’ordre de grève dans un esprit patriotique, pour préserver la stabilité du pays. C’est pourquoi l’UNTM a signé le Pacte de Stabilité sociale et de Croissance en 2023. Mais ce patriotisme ne doit pas être perçu comme une faiblesse. Nous ne voulons pas la confrontation. Nous réclamons l’apaisement, mais dans le respect du droit. Nous tendons la main, mais exigeons que les engagements soient tenus », a souligné Yacouba Katilé.

Outre le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, plusieurs autres personnalités ont assisté à ce défilé dont le ministre du Travail, de la Fonction Publique et du Dialogue Social, Fassoun Coulibaly. Dans son allocution, Yacouba Katilé a fait savoir que le 1er mai n’est ni une commémoration folklorique, ni une simple tradition, mais un moment de vérité, un espace de parole libre, de réflexion et de dénonciation constructive. « Nous devons cette tribune à toutes celles et ceux qui, aujourd’hui encore, souffrent en silence des violations de leurs droits fondamentaux au travail : liberté syndicale bafouée, représentation manipulée, conditions de travail indécentes, retards de salaires, licenciements abusifs, harcèlement moral ou sexuel toléré, sécurité sociale inexistante ou détournée. Et ces violations ne proviennent pas uniquement de certains employeurs indélicats. Elles émanent aussi, hélas, d’administrations publiques censées incarner la légalité, ainsi que de certains responsables syndicaux en mal d’éthique, qui, oubliant leur mandat premier, trahissent les intérêts des travailleurs », a-t-il dit. Selon lui, le travailleur malien mérite mieux que l’ingratitude et le mépris. L’UNTM dénonce avec force une dérive rampante d’un syndicalisme de connivence, complice des abus ou silencieux devant l’inacceptable. « Nous appelons donc l’État et les pouvoirs publics à jouer pleinement leur rôle de régulateur impartial. Il ne suffit pas de proclamer l’État de droit, il faut l’incarner dans l’action administrative, dans la justice sociale, dans le respect scrupuleux des conventions de l’OIT, ratifiées par notre pays. Le Mali ne se relèvera durablement que si ses filles et ses fils, en particulier ses travailleurs, sont mis dans des conditions de vie et de travail décentes. L’UNTM rappelle qu’elle a suspendu à plusieurs reprises des mots d’ordre de grève dans un esprit patriotique, pour préserver la stabilité du pays. C’est pourquoi l’UNTM a signé le Pacte de Stabilité sociale et de Croissance en 2023. Mais ce patriotisme ne doit pas être perçu comme une faiblesse. Nous ne voulons pas la confrontation. Nous réclamons l’apaisement, mais dans le respect du droit. Nous tendons la main, mais exigeons que les engagements soient tenus. Nous prônons la paix et la justice sociale, mais cependant nous refusons l’humiliation des travailleurs », a précisé Yacouba Katilé. A ses dires, l’heure est grave. « La montée de l’injustice, de la cherté de la vie, du chômage et de la corruption appelle un sursaut. Le Mali ne se construira pas sur des privilèges indus, ni sur des inégalités criantes. Les vraies réformes ne seront possibles qu’en mettant l’humain, le travailleur, au cœur du projet national. Nous exhortons donc à un changement de cap, à un changement utile : celui d’une gouvernance fondée sur la transparence, la justice et la dignité. Que les ressources publiques servent d’abord ceux qui produisent, enseignent, soignent, sécurisent, cultivent, transportent, construisent », a conclu Yacouba Katilé.

Pour sa part, le ministre Fassoun Coulibaly a indiqué que le Gouvernement s’attèle à respecter l’ensemble des engagements pris avec l’UNTM. « S’agissant spécifiquement de votre PV de conciliation signé le 05 février 2021, le Gouvernement s’attèle au respect de l’ensemble des engagements pris notamment : la situation des compressés, y compris celle des 147 de HUICOMA ; la situation des partants volontaires ; l’intégration des enseignants des écoles communautaires ; l’intégration des 76 contractuels des Hôpitaux ; le recrutement successif dans tous les secteurs y compris dans l’armée ; le respect du droit syndical et de la liberté syndicale », a conclu le ministre du travail.

Aguibou Sogodogo

Source : Le Républicain

Last Updated on 02/05/2025 by Ousmane BALLO

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