Mali : Dr Abdoulaye Sall s’exprime sur l’avant-projet de constitution

Dr Abdoulaye Sall, Président de CRI 2002, a animé le 3 novembre 2022,  une conférence débat sur du thème « Avant-projet de constitution : la réforme de tous les espoirs ? ». Cela dans le cadre d’une Table ronde organisée par la Fondation Tuwindi, à travers son Espace dénommé « Yetaw ». Selon le leader de la société civile et ancien Ministre des relations avec les institutions du Mali, l’élaboration de l’avant-projet de constitution en étude est un grand signe d’espoir pour les réformes.

Docteur en droit d’État et expert dans les questions de réformes politiques et institutionnelles, Dr Abdoulaye Sall, n’hésite pas à partager son vécu et son savoir-faire avec la nouvelle génération, surtout dans les questions de gouvernance, de démocratie et la responsabilité citoyenne vis-à-vis de la gouvernance.

Fidèle à cette ligne, le président du Cercle de Réflexion pour la Consolidation de la Démocratie au Mali (CRI 2002), a accordé une fois de plus cet exercice aux hommes de médias à travers une conférence débat organisée par la Fondation Tuwindi. Aminée su du l’avant-projet de loi de la constitution, trois recommandations ont été faites par le conférencier. Il s’agit du respect de la régularité des élections, un impératif pour l’Etat;  le principe de la redevabilité, le fait que l’Etat doit rendre compte;  et la nécessité d’avoir une constitution en phase avec les enjeux du 21ème siècle.

Sur l’avant-projet de la constitution, sujet principal de cette conférence débat, l’ancien ministre des relations avec les institutions estime que ce projet est un grand pas en avant pour le Mali. « Je pense sincèrement que ce projet est un signe d’espoir et tous les espoirs. Pourquoi ? Parce que nous sommes dans  une transition. J’ai toujours pensé que cette transition est la meilleure période pour faire les grandes réformes y compris la loi fondamentale. Pourquoi encore ? Parce qu’il y a eu plusieurs autres tentatives sans jamais y parvenir. Cette constitution date de plus de trente (30) et il y a de nouvelles réalités qui échappent à cette constitution. C’est donc important que nous arrivons à mettre en place cette nouvelle constitution », a souligné Abdoulaye Sall.

Des manquements !

Cependant, Dr Abdoulaye Sall pense qu’il y a des répétitions d’erreurs dans cette nouvelle constitution tout comme lors de l’élaboration de la constitution de février 1992. « Ce que j’ai beaucoup déploré avec la constitution en vigueur est que c’était une constitution verrouillée. On ne pouvait même pas changer une virgule sans passer par référendum. Cette erreur est en train d’être répétée dans cet Avant-projet où je n’ai vu nulle part cet aspect pris en compte, pourtant cela est extrêmement important. Dans d’autres pays, ils ont prévu des dispositions pour rendre la constitution assez flexible ou la CNA et l’assemblée nationale peuvent se réunir et modifier certains articles de la constitution. C’est vrai, il y a des parties à verrouiller  mais pas tout l’instrument », ajoute-t-il.

S’entendre autour de l’essentiel !

L’autre préoccupation du conférencier est le consensus des maliens autour des sujets d’intérêts nationaux. « C’est le cas de cette nouvelle constitution, ce n’est pas une question d’individu, mais d’un texte fondamental qui concerne le Mali. C’est, ça l’essentiel. Et on doit toujours trouver un terrain d’entente quand il s’agit du Mali. C’est valable pour la notion de défense de la patrie, c’est un devoir pour tout un chacun », précise-t-il.

Par ailleurs, Dr Sall, a demandé à la jeunesse de veiller au grin car c’est surtout sa responsabilité à elle. « Nous avons énormément de chance d’avoir un pays autant de potentialités et dont la moyenne d’âge de la majorité de la population est de 25 ans. C’est leur responsabilité de s’intéresser aux sujets d’intérêts nationaux. Dans le cadre de cette nouvelle constitution, je fais mes remarques mais je ne donne pas de position, battez-vous pour qu’on aille une constitution qui soit en phase avec les enjeux du 21e siècle, c’est-à-dire votre temps », lance-t-il.

Le satisfecit de la Fondation Tuwindi !

Au sortir de la conférence, la fondation Tuwindi s’est dite satisfaite du conférencier. Selon Oumar Ben Haïdara, chargé de programme de Tuwindi, l’ancien ministre était le mieux placé pour animer cette thématique. « Nous sommes très satisfaits et on n’est pas surpris du tout de la qualité de l’animation d’autant plus que nous savons à qui nous avions à faire. Aujourd’hui, la conférence portait sur la nouvelle constitution qui est en discussion. Et donc l’idée était d’avoir son point de vue, son analyse sur l’avant-projet. C’est quelqu’un qui a déjà eu a piloté une première révision de la constitution en tant que ministre et pour nous, il a été grandement à la hauteur des attentes », a-t-il témoigné.

Amadou Kodio / Afrikinfos-Mali