Bamako : Cissé Technologie au cœur d’un litige foncier aux logements sociaux de N’Tabacoro

Les responsables de l’Association pour le développement de la cité des logements sociaux de N’Tabacoro Village et du Garbal, ont organisé le 3 juillet 2022 une assemblée générale pour protester contre, selon eux, l’accaparement des espaces publics de leur quartier par un opérateur économique.

Remontés contre ce qu’ils appellent la violation des textes qui régissent les logements sociaux au Mali, les habitants des 2052 logements de N’Tabacoro ont organisé un meeting pour dénoncer l’accaparement des différents espaces publics par le promoteur de l’entreprise ‘’Cissé Technologie’’.

L’objectif de cette rencontre était de dénoncer les persécutions dont sont victimes les riverains des espaces publics de N’Tabacoro Attabougou. Cet espace de 10 hectares sert à abriter les cérémonies de toutes natures, du fait de caractère et d’endroit d’épanouissement pour les enfants du quartier.

Selon le coordinateur de ladite association, Mountaga BAH, ces logements se trouvent sur un titre foncier de 365 hectares de l’OMH qui les a attribués aux bénéficiaires en 2009. « Nous n’avons pas de titres individuels, nous sommes sur le titre commun de l’OHM. Notre système, c’est la location-vente », a-t-il précisé.

Dans sa version des faits, il ressort que l’entreprise ‘’Cissé Technologie’’ avait signé une Convention avec l’OHM, à travers laquelle il était censé de construire un centre commercial sur ladite parcelle en vue d’offrir à la cité toutes les commodités pour le bon épanouissement des habitants.

En 2019, l’OMH ayant constaté son incapacité à respecter son engagement lui a donc notifié la résiliation de contrat, selon les responsables de l’Association pour le développement de la cité des logements sociaux de N’Tabacoro Village et du Garbal.

Mais, en avril 2020, à la grande surprise des habitants de Attbougou, les membres de l’association déplorent que le Promoteur de Cissé Technologie se soit présenté avec un titre foncier de 10 hectares qui couvre l’ensemble des espaces publics prévu pour les ouvrages collectifs dans ledit quartier.

Ensuite, en juillet 2022, selon leur récit, il a débarqué avec des engins de terrassement pour fermer les caniveaux qui étaient réalisés par l’OMH. Face à la mobilisation des populations riveraines, il a fait appel à la gendarmerie pour procéder à plusieurs arrestations parmi les leaders de la manifestation. Ces derniers n’ont recouvré leur liberté qu’après avoir juré de ne plus se mêler à la mobilisation.

Selon M. BAH, les habitants sont en train aujourd’hui de vivre dans une situation qui est chaotique. « Nous ne comprenons pas. Nous avons signé une convention avec l’OHM. Nous sommes ses locateurs. Il nous doit respect, considération et la protection. Nous abandonner à nous même pendant que nous drainons des milliards de F CFA par mois au niveau de l’OMH », s’est-il insurgé.

Selon lui, M. Cissé est en train de faire souffrir les gens.  « Nous vivons dans la psychose de ce monsieur qui procède par les intimidations de la gendarmerie à tout moment. Ainsi, il fait enfermer et séquestrer les jeunes. C’est une situation désagréable qui nous tombé dessus », a-t-il révélé.

Pour le président Mountaga BAH, il est temps de mettre fin à cette situation désagréable de harcèlement sans merci, des habitants de ladite cité. Il précise également que ceux-ci ne demandent, ni plus, ni moins, que d’être mis dans leurs droits, conformément aux clauses qui les lient à l’OMH.

Et ce qui fait encore plus peur, ce sont les chefs de famille qui sont souvent séquestrés et embarqués en présence des membres de leurs familles respectives. Ce qui laisse dire aux habitants de la cité de Attabougou N’Tabacoro qu`ils sont abandonnés à leur triste sort.

Abdoulaye OUATTARA / Afrikinfos-Mali