Recherche du consensus: Dissiper les inquiétudes et les malentendus

Le colonel Abdoulaye Maïga avait réussi à gagner la confiance des acteurs politiques et de la société civile. Son retour à la manœuvre est de nature à faciliter l’élaboration des reformes de façon consensuelle

C’est à un triumvirat ministériel, dirigé par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, qu’incombe la mission de mobiliser les forces politiques et sociales pour l’élaboration du chronogramme des élections et celui des réformes attendues de la Transition. 

Le trio rencontrera « les partis politiques et les organisations de la société civile pour échanger sur le chronogramme des réformes politiques et institutionnelles ainsi que celui des élections », annonçait, la semaine dernière, le communiqué du Conseil des ministres. 

L’idée répond particulièrement à un souci, celui d’assurer l’inclusivité et forger le consensus nécessaire au succès des prochaines échéances électorales. 

En conviant les acteurs politiques à Koulouba, en prélude aux Assises nationales de la refondation, le chef de l’état ne reconnaissait-il pas déjà à la classe politique sa place centrale dans la consolidation de notre jeune démocratie ?

La vision « basée sur les principes de l’équité, de l’inclusivité et du consensus » que le colonel Assimi Goïta avait déclinée à l’occasion a séduit plus d’un. Près de huit mois après, des hommes politiques soutiennent, à tort ou à raison, que cette vision s’est érodée au gré des évènements. 

L’emprise qu’exerçait le Premier ministre sur le processus d’élaboration de la nouvelle loi électorale, a renforcé la défiance entre cette partie de la classe politique et l’exécutif. Le gouvernement a pourtant toujours travaillé à l’inclusivité.

Son action en la matière prend tout simplement une autre dimension avec cette décision de confier la “recherche du consensus autour du chronogramme des élections” au ministre Abdoulaye Maïga et ses collègues Ibrahim Ikassa Maïga (Refondation de l’état) et Mme Fatoumata Sékou Dicko (Reformes politiques et institutionnelles). Ils doivent s’entretenir de manière plus détaillée avec les forces politiques et sociales sur le chronogramme.

Autant dire que le département en charge de l’Administration territoriale reprend la main, après un temps de flottement caractérisé par l’arrêt des rencontres qu’il tenait régulièrement avec la classe politique sur les questions relatives à l’intégrité du processus électoral.

De quoi dissiper, gageons-le, les inquiétudes. Les règles du jeu seront en effet précisées davantage, de façon consensuelle. Sans tomber dans des compromissions préjudiciables à la dynamique de refondation.

BONNE DISPOSITION– Pour de nombreux observateurs, les perspectives sont prometteuses. Car les degrés d’implication de la classe politique et de la société civile seront bien meilleurs à ceux observés par le passé où les méthodologies employées ont montré de manière progressive des signes assez sérieux de faiblesses. Aussi, le colonel Abdoulaye Maïga n’a-t-il pas gagné, rencontre après rencontre, la confiance de la plupart des acteurs clés du processus électoral ? 

Particulièrement la société civile et les regroupements politiques auxquels il avait rendu des visites en juin 2021 pour recenser leurs préoccupations sur la tenue des élections. 

Le ministre Maïga pourrait profiter de la bonne disposition de ces acteurs à ne pas ériger des obstacles sur son chemin. Il pourra tester cette bonne disposition à son égard lors de la rencontre prévue dès demain avec les forces vives de la nation afin de relancer le dialogue autour de processus électoral.

Source : L’Essor

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