La montée en puissance des Forces Armées du Mali (FAMa) n’est plus à démontrer au regard des résultats obtenus tous jours sur les théâtres des opérations. Mais pour autant, la zone du Liptako-Gourma, communément appelée ‘’la zone des 3 frontières’’ reste actuellement l’épicentre des actions terroristes dans la bande sahélo-saharienne. Aujourd’hui, il urge pour le Mali et le Burkina Faso de conjuguer leurs efforts afin de sécuriser ladite zone.
Le choix des groupes terroristes de faire de cette zone leurs sanctuaires n’est pas fortuit. C’est un espace qui donne accès aux trois pays frontaliers que sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Avec les dispositifs sécuritaires pris par chacun des trois pays au niveau de ses frontières, les groupes terroristes n’ont trouvé autre moyen que de commettre leurs forfaits dans les limites territoriales des trois Etats pour ensuite se réfugier, sans anicroche, sur le territoire voisin.
Si une telle pratique, en tant que mode opératoire de prédilection des groupes terroristes, sied dans des guerres asymétriques, il faut dire qu’elle constitue un sérieux handicap pour les différentes forces nationales des pays du champ. Alors que dans leurs fuites, après avoir perpétré des attaques, les groupes terroristes arrivent à franchir allègrement les frontières, les soldats loyalistes, quant à eux, sont tenus au respect du principe de la non-violation du territoire d’autrui. A moins que les poursuivants des malfaiteurs soient détenteurs de droit de poursuite. Sans fausse modestie, aucune, il conviendrait de reconnaître que la lutte contre le terrorisme dans ‘’la zone des 3 frontières’’ est une œuvre de longue haleine qui en appellerait nécessairement à une conjugaison des forces nationales des pays du Sahel central.
Cette conjonction de forces s’impose, surtout quand il s’agit du Liptako-Gourma qui s’étend sur une superficie de 370.000 Km2 où pullulent les groupes terroristes qui sont mus par le trafic d’armes, de drogues, d’êtres humains et autres marchandises prohibées. Donc, un seul pays sahélien parviendrait difficilement, à lui seul, à pacifier un tel espace qui est sous le contrôle de ces groupes armés terroristes depuis plus d’une décennie.
Certes les Forces Armées maliennes (FAMa) ont entrepris une extraordinaire montée en puissance depuis l’arrivée du colonel Assimi Goïta au pouvoir et qui a permis de faire basculer la peur dans le camp de l’ennemi, mais il faut tout de même reconnaître que la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne en général et particulièrement dans ‘’la zone des frontières’’ doit absolument être basée sur une stratégie militaire qui en appelle à une collaboration étroite entre les différentes forces loyalistes déployées dans la zone concernée. D’ailleurs, à bien y disserter, on pourrait se réjouir du fait qu’un semblant de schéma de cette collaboration soit déjà esquissé.
Aujourd’hui, il est certain qu’en conjuguant leurs efforts, les forces armées maliennes, burkinabè et nigériennes, avec l’appui des partenaires, pourraient reprendre le contrôle de la frontière commune et cela contribuerait à restreindre considérablement la liberté de mouvement des groupes terroristes. Bien évidemment que cette conjugaison des efforts passera nécessairement par des patrouilles communes.
En tout cas les autorités administratives, militaires et politiques des trois pays, principalement celles du Mali et du Burkina se doivent de méditer sur les tenants et les aboutissants de cette politique de rapprochement entre leurs armées nationales. C’est une expérience qui mérite d’être tentée au lieu de continuer de compter sur autrui.
Afrikinfos-Mali