Mali : rencontre entre ACRT-FASO KA WELE de Issa Kaou et MORENA de Me Tapo

Une délégation de l’Appel citoyen pour la réussite de la Transition (ACRT-FASO KA WELE), conduite par son président, Issa Kaou N’DJIM, a été reçu ce mardi 7 décembre 2021, au siège du le Mouvement pour la refondation du Mali en abrégé (MORENA). À l’initiative de Issa Kaou N’DJIM, lui-même, cette rencontre, avait pour objectif de permettre aux responsables des deux organisations politiques de partager leur point de vue sur la situation socio-politique du pays afin d’envisager et de définir des actions communes ensemble dans l’intérêt du Mali.

A son arrivée, la délégation de l’ACRT a été accueillie par le président du MOREMA, l’ancien bâtonnier Me Kassoum TAPO. A l’issue des échanges, Me Kassoum TAPO, a déclaré : «J’ai reçu ce matin, non pas un client, mais le président d’un parti politique, respectable, qui est connu et reconnu en tant que tel dans l’espace démocratique. C’est le président de l’ACRT-Faso Ka Wélé), Issa Kaou N’DJIM, ici présent».

Avant de poursuivre : «Nous avons parlé du Mali, de la situation actuelle, de l’avenir de ce pays ; de ce que nous pouvons faire ensemble, en tant que acteurs politiques, pour nous sortir de cette situation ; pour réconforter notre démocratie qui est aujourd’hui menacée».

Pour Me TAPO, le Mali ne peut pas rester en marge du reste monde. «Nous avons échangé sur tous les grands sujets politiques du moment. Et je pense que nous partageons, pour l’essentiel, beaucoup de choses ensemble, qui font que nous allons, dans un proche avenir, avoir des actions communes à définir ensemble dans l’intérêt du Mali».

A l’entame de son propos, Issa Kaou N’DJIM, a eu une pensée pieuse pour les morts de Bandiagara, ainsi que pour l’ensemble des victimes civiles et militaires de la crise. Au passage, il a présenté Me TAPO, comme un excellent avocat, un homme de grande envergure. Il est aussi présenté comme un grand défenseur des valeurs démocratiques que l’ACRT partage.

Des valeurs pour l’avènement desquelles, le peuple Malien a payé le prix fort en 1990. Les deux partis, a-t-il expliqué, vont tenter de trouver des voies et moyens pour rétablir la démocratie et la bonne gouvernance. Il s’agit aussi de créer les conditions pour que notre pays puisse reprendre son leadership dans la sous-région.

Pour ce faire, a dit Kaou N’DJIM, il faut avoir une volonté d’aller rapidement à des élections crédibles, transparentes et démocratiques. Il a aussi souligné que l’ACRT et le MOREMA, avaient une convergence de vue sur ce point. Il s’agit pour lui d’avoir l’adhésion de tous à cette vision sur la gestion de transition.

Raison pour laquelle, il a décidé d’aller à la rencontre des responsables du MOREMA qui partagent les mêmes convictions sur ces aspects. A savoir, le patriotisme, la réconciliation et le développement. «C’est en synergie d’actions que nous devrons trouver les voies et moyens pour nous réconcilier avec nous-mêmes et avec le reste du monde. Et cela doit passer par des valeurs universelles », a-t-il conseillé.

De valeurs qui ont pour nom, la démocratie, la bonne gouvernance et sont les seuls baromètres de la légitimation du régime pour nous permettre de sortir de cette situation d’exception dans des conditions apaisées.

A ce niveau, il a invité chaque acteur à faire un peu d’effort et de retenue pour aller à l’essentiel pour l’intérêt supérieur de notre nation. Un appel a été lancé à ceux qu’il qualifie de forces véritablement démocratiques à engager une synergie d’action pour sauver le Mali.

Faisant l’état des lieux de la démocratie au Mali, il a fait savoir que les hommes politiques ont aujourd’hui peur d’exprime leur opinion par peur de s’attirer des ennuis. Pour lui, la démocratie ne peut pas se dissocier des élections. «Il faut très rapidement aller à des élections présidentielles, et législatives pour se réconcilier avec nous-mêmes et le monde», a-t-il exigé.

En revenant à la charge, Me TAPO dira qu’aucun régime ne peut remettre en cause les valeurs démocratiques chèrement acquise par le peuple Malien en mars 91. En tout cas, en tant que avocat, il n’est pas prêt à se taire ou à reculer devant les violations des droits et des libertés publiques.

Pour lui, ceux qui sont en train de s’adonner à des privations de libertés sont ceux-là qui étaient dans la rue hier et qui se sont donner le droit de tout dire, même à insulter. «La roue de l’histoire tourne », a-t-il rappelé.

De son avis Oumar MARIKO ne doit pas être inquiété par ce qu’il a répondu ceux-là qui étaient opposés hier à l’instauration de la démocratie dans notre pays et qui critiquent les acteurs démocratiques aujourd’hui en toute liberté. «Moi TAPO, je suis prêt à répondre à tous ceux qui s’attaquent aux valeurs démocratiques ; mais sans injures», a-t-il dit.

Dans la même veine, il s’est insurgé contre la condamnation de Issa Kaou N’DJIM, a six mois de prison avec sursis. De l’avis l’avocat de N’DJIM, son client n’a fait qu’exprimer une opinion et ne devrait, en aucun cas, être inquiété pour ça.

«Nous allons interjeter appel parce que ce n’est pas normal. J’ai réécouté la vidéo incriminée, je me suis rendu compte que Kaou N’DJIM n’a insulté personne», s’est insurgé l’ancien bâtonnier.

Selon lui, la situation actuelle du pays exige que les Maliens laissent de côté leurs différends pour sauver le Mali qui est en péril. Pour lui, les Maliens doivent se rassuré de voir de Issa Kaou N’DJIM et lui-même sont prêts à se donner la main pour que le Mali soit sauvé. Cela montre, dit-il, qu’il n’y a plus de rancunes insurmontables entre les acteurs politiques qui ont le même souci du Mali.

«Pour nous, la démocratie est une fin en soi aujourd’hui, car sans la démocratie, la réconciliation n’est pas possible», a-t-plaidé. D’ailleurs, il a fait savoir que ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui, le sont grâce à la démocratie qu’ils sont en train de critiquer. «Il doivent respecter le mémoire de nos martyrs», a-t-il recadré.

S’agissant des ANR, Me Tapo a fait savoir que le MOREMA n’ira pas. Pour le MOREMA, les Assises ne sont pas la solution et Me TAPO d’appeler à un dialogue afin de trouver une date consensuelle pour la tenue des élections. «Il n’y a pas d’alternative à la tenue des élections », a-t-il tranché.

De son avis, c’est un régime démocratiquement élu qui peut mettre fin à cette insécurité grandissantes dans notre pays. « Nous ne demandons pas le départ de la transition, mais nous demandons à la transition de faire son boulot, c’est-à-dire d’organiser les élections dans un bref délai», a conclu Me TAPO.

Aux termes de la rencontre, le Président de l’ACRT, Issa Kaou N’DJIM, a conclu que les deux partis ont projeté de se retrouver dans les jours à venir afin de mettre en place une plateforme des forces véritablement démocratiques afin de sauver la démocratie. Car, dit-il, sans la démocratie, nous sommes perdus.

Abdoulaye OUATTARA / Afrikinfos-Mali