Processus de paix et « déclaration de Rome » : les groupes armés divisés sur l’utilité de ce nouvel accord

« Déclaration de Rome », c’est le nom d’un document signé hier en Italie entre la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme dirigée par Fahad Ag Almahmoud. Selon les signataires, cette déclaration commune a pour mission de contribuer à l’accélération de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation de tous les mouvements armés. « Faux », réplique la Plateforme dirigée par Hamballa Ag Hamzata. Pour elle, ce document est « caduc » et n’engage que ses signataires.

Cette « déclaration de Rome » a pour but de renforcer la confiance entre les mouvements armés et la sécurité des personnes et de leurs biens au nord du pays. C’est ce qu’explique le porte-parole de la CMA, Mohamed Maouloud Ramadan. « Vous savez qu’entre la CMA et la plateforme, il y avait beaucoup de problèmes qui sont survenus depuis la signature de l’accord », ajoute-t-il. Pour Mohamed Maouloud, cet accord vise à ce « qu’on soit ensemble surtout dans la mise en œuvre de l’accord et la cohésion sociale ». A défaut, le porte-parole de la CMA pense qu’« il y aura des problèmes entre les communautés, entre les mouvements qui portent des armes ».

Pourtant, cette déclaration ne semble pas réconciliée les membres de la Plateforme des groupes armées qui est divisée en deux. La partie dirigée par Fahad Ag Almahmoud a participé à la signature de cette « déclaration de Rome ». Mais l’autre partie dirigée par Hamballa Ag Hamzata, rejette le document. « Si c’est à Rome qu’on va créer un comité stratégique, c’est un peu drôle. La population du nord ne croit plus à ce document ainsi qu’aux acteurs », affirme Moulaye Abdallah Haidara. Pour le chargé de communication de la Plateforme de Hamballa « la population se sent délaisser par toutes les parties ». Au nom de ses alliés, il déclare le dossier « caduc ».

Rappelons que cette déclaration a été signée à Rome. Le choix de la capitale d’Italie s’explique par l’appui logistique qu’apporte ce pays dans la sécurisation du nord du Mali, déclare la CMA. Cependant le choix de la ville de Rome pour la signature de cette déclaration surprend l’Association des femmes pour les initiatives de paix. Selon ses responsables, le Mali regorge d’espaces permettant la signature d’un tel cadre. Elles indiquent que cette « déclaration de Rome » ne devrait pas exister pendant qu’un comité de suivi de l’accord est mis en place au Mali. L’association appelle le gouvernement malien et la médiation à prendre leurs responsabilités face à une telle décision.

Source : Studio Tamani

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