Ecole de Samé : Une cantine scolaire au menu de la rentrée…

« Assurer la prise en charge de l’alimentation scolaire de façon pérenne afin que la faim ne soit pas un obstacle à l’accès, au maintien à l’école et au développement de l’élève ».  Telle est l’ambition assignée à laPolitique Nationale de l’Alimentation Scolaire (PNAS) adoptée en 2011 par le gouvernement malien et qui se décline sur le terrain via le programme de cantines scolaires.

La politique de l’Alimentation scolaire a permis d’améliorer l’accès et le maintien à l’école des enfants, notamment des filles, des enfants vivant dans les zones d’insécurité alimentaire et des enfants vulnérables. Les cantines scolaires ont un impact positif sur l’effectif scolaire, l’équité d’accès entre les filles et les garçons, la fréquentation et l’assiduité des élèves et leur maintien à l’école (notamment celle des filles).

La mise en œuvre de ladite politique bénéficie de l’accompagnement de l’Union européenne à travers le Projet d’Appui à l’Inclusion scolaire (PAIS) et l’Appui Budgétaire Général (ABG). Cette coopération entre notre pays et l’UE sera à nouveau célébrée ce mardi 10 novembre au cours de la pose de la première pierre de la cantine scolaire de l’école de Samé par l’ambassadeur, chef de la Délégation de l’Union européenne au Mali, Bart Ouvry et le ministre de l’Education nationale, Pr Doulaye Konaté.

L’école de Samé rejoint ainsi le réseau de 161 écoles ciblées au démarrage du projet en 2018-2019 et la cantine scolaire dont le chantier s’ouvre mardi comptera parmi les 34 unités que l’Union européenne s’était engagée à contribuer au financement au cours de cette année, pour un montant de 705 millions de FCFA environ tandis qu’au titre de l’appui budgétaire général, plus de 5 milliards ont été apportés comme financement à 1431 cantines.

Le soutien de l’UE à la promotion des cantines scolaires mobilisera pour le volet PAIS un financement de 10 millions d’euros (6,5 milliards CFA), sur 48 mois, au profit de 200 écoles et d’une population de 50.000 élèves bénéficiaires.

Fondé sur l’objectif global de promouvoir un accès équitable à une éducation fondamentale de qualité au Mali, le Projet d’Appui à l’Inclusion scolaire s’adresse aux zones affectées par l’insécurité au Centre et au Nord du Mali ainsi qu’aux régions sud à plus haute densité démographique et exclusion scolaire (Koulikoro, Ségou, Kayes).

Les cantines scolaires, en plus de favoriser l’accès, le maintien et la performance éducative des enfants, renforcent également les capacités des communautés bénéficiaires, suscitent la mobilisation des communautés autour de l’école, améliorent la santé scolaire et contribuent à la création d’emplois.

C’est fort de tous ces enjeux que l’Union européenne a inscrit l’alimentation scolaire parmi les secteurs bénéficiaires de l’outil Appui budgétaire dans le domaine « Equité de la gouvernance nationale et locale » dont un des indicateurs porte sur la « décentralisation et la qualité de l’éducation », avec une dotation de ressource de 66 milliards pour notre Pays.

L’accompagnement de l’UE se manifeste dans la construction de cantines scolaires et le financement de leur fonctionnement, mais aussi elle vise à renforcer le cadre institutionnel et règlementaire de la politique nationale d’alimentation scolaire ainsi qu’une gestion efficace du programme par les différents acteurs.

Pour s’assurer de la qualité de sa propre action, l’Union européenne s’appuie sur des partenaires d’exécution à l’expertise éprouvée parmi lesquels le Programme alimentaire mondial, l’UNICEF.

Durant de longues années, dans nos pays, l’on a pensé qu’il suffisait de construire des infrastructures scolaires (des écoles) et recruter des enseignants pour promouvoir la scolarité à grande échelle. Le programme des cantines scolaires a mis en exergue les limites de ce regard optimiste et il a surtout aidé à corrigé ses insuffisances en établissant le lien entre l’accès à la nourriture et les performances éducatives ainsi que le maintien des enfants à l’école, avec un accent particulier sur la scolarisation des filles.

La création de Centre national des cantines scolaires dans la foulée de l’adoption de la Politique nationale de l’alimentation scolaire marquait la volonté du gouvernement du Mali de prendre à bras-le-corps une des causes profondes de la déperdition scolaire frappant les enfants issus de milieux sociaux défavorisés, de zones vulnérables pour de multiples raisons. Le Mali peut surtout s’enorgueillir d’avoir trouvé en l’Union européenne un partenaire privilégié dans le financement d’un programme qui combine la lutte contre la pauvreté et la précarité, la protection des enfants et l’égalité de chance entre garçons et filles dans l’accès à l’éducation.

Sory KONE

Source : L’Aube

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