Les Maliens sont dans l’attente du choix des personnalités devant conduire le pouvoir intérimaire dont l’installation mettra fin à une longue période d’incertitude
Défini comme une exigence définitive formulée par une entité, un groupe ou une personne à l’encontre de la partie adverse, dont l’accomplissement est requis à l’intérieur d’un délai spécifique et qui s’accompagne d’une menace implicite ou explicite en cas de non-exécution, l’ultimatum est, en ce moment, le mot qui alimente les débats et les réflexions de nos concitoyens. L’explication est simple. La Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a lancé à notre pays un ultimatum qui expire demain mardi.
L’organisation sous-régionale demande, en effet, à notre pays de désigner, avant demain, un président et un Premier ministre civils pour diriger la Transition, faute de quoi, elle imposera un embargo total. Question : le Mali échappera-t-il aux sanctions brandies par les dirigeants de la Cedeao ? Dès qu’ils ont pris connaissance des conclusions de cette réunion sur la situation au Mali, tenue mardi dernier dan la capitale ghanéenne, nos compatriotes n’arrêtent pas de se poser cette question et tout le monde retient son souffle, en attendant de trouver une réponse.
Lors de la rencontre d’Accra, les présidents de l’organisation communautaire ont pourtant lâché du lest sur la durée de la transition. Ils ont accepté que la transition puisse durer 18 mois, au lieu d’un an comme prévu par les textes de la Cedeao. L’urgence de trouver une réponse à ce qui est posé comme une condition sine qua non à la levée des sanctions qui frappent notre pays depuis la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, a été vite perçue par le président et l’ensemble du CNSP. Ainsi, dès la fin du sommet d’Accra, le colonel Assimi Goïta a assuré qu’une fois retourné au Mali, il engagera des consultations.
Les nouvelles autorités ont dû se résoudre à donner une suite aux injonctions de la Cedeao, après avoir échoué à faire accepter la Charte de la transition issue des travaux de la concertation nationale. Conscients que le temps n’est pas leur allié, les membres du CNSP ont enclenché, dès mercredi, le processus de constitution du Collège devant désigner le président et le Premier ministre de la Transition.
Le porte-parole du CNSP qui a annoncé l’information, s’est contenté d’indiquer que ce Collège sera composé de militaires, de représentants de la société civile et d’autres sensibilités de la nation. Mettant toutes les options sur la table quant au profil des futurs dirigeants de la transition, le colonel-major, Ismaël Wagué a tenu à préciser que les militaires au pouvoir suivront la décision du Collège dont la mise en place est en cours. Pour indiquer la voie, ledit organe, expliquera le porte-parole du CNSP, prendra en compte les conclusions de la concertation nationale et la position de la communauté internationale. Mais jusqu’à hier, la composition du Collège n’était pas connue.
Selon nos sources, plusieurs rencontres ont eu lieu ces derniers jours entre le CNSP et différents acteurs sociopolitiques en vue de la nomination du président et du Premier ministre de la transition.
Parmi les délégations reçues par le CNSP au camp Soundiata Keïta de Kati, indiquent les mêmes sources, figure le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Les deux parties auraient eu plusieurs rencontres. Si rien n’a filtré de ces rencontres, on sait en revanche qu’elles se sont déroulées dans une bonne ambiance qui incite à l’optimisme pour la suite des événements.
Dans tous les cas, le temps presse puisqu’il ne reste plus que quelques heures avant l’expiration de l’ultimatum fixé par la Cedeao et tout le monde doit mettre l’intérêt du Mali au dessus de tout en évitant au pays un embargo total, dont les conséquences pourraient aggraver une situation déjà très tendue.
Massa SIDIBÉ
Source: L’Essor
Last Updated on 21/09/2020 by Ousmane BALLO