Processus de la transition : la junte au jonglage !

Une semaine après le coup d’Etat, l’opinion nationale et internationale s’impatiente de découvrir l’équipe de la transition au Mali. Quant à la junte, elle ne semble pas être trop pressée et veut se donner le temps de bien réfléchir avant de décider de quoi le nouveau Mali sera fait. En cas tout, c’est ce que le porte-parole du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), le colonel-major Ismaël Wagué, a fait croire le 24 août 2020 au sortir des négociations avec la mission de la CEDEAO. 

Après trois jours de négociations, les émissaires de la Communauté Economiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les membres du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) se sont mis d’accord sur certains points, mais pas sur les modalités de la transition. Selon les explications du porte-parole du CNSP, le colonel-major Ismaël Wagué, ces points d’accord concernent plutôt les conditions de détention du président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita et sa santé.

Contrairement à ce qui était redouté ou spéculé sur les réseaux sociaux, aucune décision n’a été prise concernant la conduite de la transition. Dans son intervention, le porte-parole de la junte militaire a fait savoir aux hommes de médias que les vraies décisions seront prises entre Maliens. « On a eu des discussions. D’abord dès l’arrivée de la délégation de la CEDAO, elle a demandé à voir monsieur Ibrahim Boubacar Keita. Ce premier point a été accepté sans problème. Les émissaires ont vu monsieur Ibrahim Boubacar Kéita et ils se sont parlé. A leur sortie, ils nous ont fait savoir que le lieu de sécurisation de monsieur Ibrahim Boubacar Keita est bien et qu’il va bien. Ensuite, ils ont eux-mêmes expliqué que monsieur Ibrahim Boubacar Keita a dit qu’il n’a démissionné sous aucune pression, il a d’ailleurs remercié les militaires de l’avoir protégé des civils et de certains jeunes militaires qui étaient remontés contre lui. La CEDEAO a tout de même demandé à ce que monsieur Ibrahim Boubacar Keita puisque aller se soigner et revenir en cas de besoin. Ce deuxième point a été accepté aussi »,a-t-il confié à la presse.

Concernant les modalités de la transition, le Colonel-Major Wagué a clairement expliqué qu’aucune décision n’a été prise jusqu’ici même s’il reconnaît  que des propositions de part  et d’autres ont été faites.  «On a eu des échanges sur la transition. Chacun a donné son avis. La transition, elle est obligatoire à partir du moment où le président a démissionné et a dissout l’Assemblée nationale en disant clairement qu’il n’a aucune envie de revenir au pouvoir. Donc, forcément il faut mettre une équipe de transition en place. Maintenant, la CEDEAO a donné son point de vue là-dessus et nous aussi nous avons notre avis sur cette transition. Mais sachant qu’à ce stade, rien n’est arrêté, rien n’est décidé et nous à notre niveau, nous allons discuter de l’architecture finale de cette transition entre nous », a ajouté Ismaël Wagué.

Toujours selon le porte-parole, le CNSP a exigé à la CEDEAO, au regard des efforts qui ont été faits, de voir comment alléger la sanction contre le Mali. Car, dit-il, c’est le peuple malien qui paie toujours les frais d’une telle décision. Toutefois, le colonel-major Ismaël Wagué a conclu qu’une rencontre se tient aujourd’hui, 26 août 2020, entre les chefs d’Etat membres de l’organisation sous-régionale pour discuter des résultats de la visite de sa mission au Mali.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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