Transition : Donnons le temps au temps !

Depuis belle lurette les juristes sont convaincus que «le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est devenu le droit des dirigeants à disposer des peuples». Les promesses électorales non tenues n’ont-elles pas joué un grand rôle dans ce que nous venons de vivre ? Les campagnes électorales dans ce pays comme partout dans le monde ont été l’occasion d’égrener des promesses les plus alléchantes pour assurer le bonheur aux Maliens. Je vous livre un extrait d’un projet de société développé lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2007.

Les propos qui suivent ne sont-ils pas convaincants ? «… Il ne peut avoir de grandeur dans l’action sans conviction. Ceux qui ne croient pas en leur pays n’auront pas de place dans la conduite des affaires publiques. À cet effet, les belles paroles, les grands discours auront peu d’effet.

Nous jugerons sur les actes». Cette confession de foi est tirée du document «Le Mali qui gagne», un Projet pour le développement économique et social (2007-2012). La compétence dans la formulation d’actes pour faire le bonheur des Maliens a-t-elle déterminé l’occupation des fauteuils par les décideurs aux différents échelons du pouvoir d’État malien ?

«Nous n’avons plus droit à l’erreur», a déclaré le président du Conseil national du salut du peuple (CNSP). Les événements du mardi 18 août 2020, la mutinerie des militaires du Camp Soundjata de Kati démontrent que très peu d’actes productifs ont été posés par les gouvernements civils successifs depuis le 26 mars 1991.

La preuve ? Après le Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP), il y aura le Conseil national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE). Ils n’ont pas emporté l’agrément de la majorité du peuple malien. Les Forces armées maliennes (FAMa) unies derrière le Conseil national de salut du peuple (CNSP) font irruption le 18 août 2020 sur la scène politique.

Le président Ibrahim Boubacar Keïta est arrêté. Avant de rendre sa démission, le président Keïta a dissout le gouvernement et l’Assemblée nationale. Le bateau Mali menaçait de sombrer à cause de la zizanie qui régnait entre les partis politiques de la majorité et de l’opposition.

Le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) mobilisait chaque semaine, depuis le mois de juin des milliers de Maliens, majoritairement des jeunes. Les meetings géants occupaient le boulevard de l’Indépendance et demandaient le départ du régime d’IBK. La nation malienne était au bord de l’implosion.

Après le 18 août 2020 qui d’autre que l’officier patriote, humble et serein, le colonel Assimi Goïta mérite de prendre la tête de la nouvelle transition malienne ? Je suis convaincu que les chefs d’États de la Cedeao accorderont au peuple malien uni derrière le CNSP une transition de trois ans.

Ce pays n’a-t-il pas besoin d’un plan triennal de développement socio-économique ? Il y a la nécessité de nettoyer les écuries d’Augias. Notre pays nourrit un gros ver prédateur que constitue la pléthore des partis politiques. Près de deux cents. Ne faut-il pas revoir la Charte des partis et réduire de façon drastique le nombre de partis politiques ?

Sékou Oumar DOUMBIA

Source: L’Essor 

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