Interpellations du Gouvernement : Les dessous d’une disparition des écrans

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Voilà plus d’une année que les ministres maliens sont dispensés d’interpellations sur les questions d’actualité par des parlementaires, pour des raisons désormais dévoilées.

Le CNT a quasiment stoppé la ” convocation à la barre” de membres du gouvernement, quoique les sujets continuent d’alimenter la polémique et de défrayer. Il tient en effet d’une tradition démocratique bien ancrée, depuis l’avènement de la démocratie, que les populations aient droit à l’information sur les orientations ainsi que sur les tenants et aboutissants des politiques publiques qui engagent l’exécutif. Autrement dit, les ministres étaient tenus de rendre compte sur le media d’état de toute question relevant de leur secteur départemental. Un exercice au moyen duquel beaucoup de leaders politiques se sont révélés au grand public, dont des députés comme Oumar Mariko ou Mamadou Hawa Gassama.

Avec le Mali Kura, la tradition avait été pourtant temporairement respectée, notamment de 2021 jusqu’au début 2023. Mais, depuis l’euphorie référendaire et les délestages continus qui pouvaient exposer en son temps le ministre Lamine Seydou Traoré, les ” demandes d’explications” sur l’ORTM ont pris fin. Idem pour le face à face attendu entre l’ancien PM Choguel Maiga et le patron du perchoir Général Malick DIAW, en avril 2024. Des indiscrétions à l’organe législatif de transition avaient un moment ébruité une censure instaurée par la conférence des présidents, mais l’explication la plus plausible émane finalement des confrères les plus suivis du moment. Notamment à Renouveau TV où Moulaye Keita et Nouhoum Sarr ont fait le point. Le premier récemment invité dans l’émission FOROBA BARO indiqua que le CNT dispose de deux voies pour contrôler l’action gouvernementale dans un secteur d’Etat, dont la formule écrite avec un courrier au ministre concerné afin qu’il s’explique pour situer le parlement. Une alternative très prisée par les législateurs de transition, tentés de faire l’économie d’éventuelles empoignades publiques.

Le Secrétaire parlementaire de l’organe législative de transition est allé plus loin dans les explications. Pour Nouhoum Sarr, il est mieux d’en rester là car beaucoup avaient recours au mode télévisé pour des raisons de visibilité que les défis de la nation. Et d’ajouter que le gouvernement et le CNT sont un corps commun notamment mis en place par le seul décret du locataire de Koulouba. Aller face à la nation reviendrait à exposer et saper les actions conduites au sommet de l’État. Sur la tribune de l’émission «face aux jeunes», l’Honorable Sarr confiera en outre que les ministres rentrent dans les rangs quand ils sont l’objet de questions écrites à leur endroit et qu’il n’ont nullement envie d’être sous les projecteurs publics.

I. KEÏTA

Source : Le Témoin

Last Updated on 04/02/2025 by Ousmane BALLO

2 thoughts on “Interpellations du Gouvernement : Les dessous d’une disparition des écrans

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