Pour la deuxième année consécutive, la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FSEG) de l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (USSGB), a organisé du 27 au 28 novembre 2024, la deuxième édition du Colloque international, sous le thème : « Géopolitique et développement de l’Afrique : défis et perspectives ». Pour cette deuxième édition, un hommage particulier a été rendu au Feu professeur Karamoko KANE.
C’est un l’évènement qui a mobilisé des chercheurs venus d’Afrique et d’ailleurs. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), Pr Moussa Tangara, en compagnie du Doyen de la FSEG, Pr Boubacar Sanogo et du Recteur de l’USSGB, Pr Mamadou Koumaré.
Le colloque a permis deux (02) jours d’échanges, de partages et de communications (les 27 et 28 novembre 2024), entre les différents participants nationaux et étrangers du secteur public et privé de l’Enseignement Supérieur autour du thème central et de quatre (04) autres thématiques à savoir : Héritages coloniaux et dynamiques actuelles ; Gouvernance et stabilité ; Ressources naturelles et géopolitique ; Coopération régionale, intégration économique et nouvelle dynamique géopolitique en Afrique.
Le représentant du département de tutelle, Pr Moussa Tangara, a jugé à juste titre l’importance du thème choisi pour cette année. « Le thème de ce colloque est en étroite relation avec l’évolution actuelle de notre monde. Une évolution marquée par des enjeux géopolitiques et géostratégiques liés au déclin des puissances traditionnelles et à l’émergence de nouveaux regroupements sur fond d’appel de plus en plus pressant à la multipolarité. L’Afrique qui regorge de riches matières premières est au cœur de ces enjeux géopolitiques. Ce regain d’intérêt géostratégique pour le continent africain, nécessite une analyse scientifique approfondie », dit-il
Quant au Doyen de la FSEG, Pr Boubacar Sanogo, il enfoncera le clou en ces termes : « Face à la faillite de la gouvernance mondiale et des institutions, le manque de performance des processus d’intégration économique, régional en Afrique, des nouvelles dynamiques politiques et constitutionnelles se construisent et se consolident dans un environnement en pleine mutation constante et rapide. L’ouverture des « BRICS » à d’autres pays membres, et la création de l’AES en sont une illustration parfaite de l’aspiration des peuples pour un monde émergent, juste, équitable et de paix ».
Il ajoute encore : « L’Afrique dispose des ressources naturelles multiples, d’opportunités qui attirent les investisseurs étrangers. Elle devient un pôle d’attractivité, de stabilité et de développement, aussi un véritable moteur de la croissance économique mondiale. La création de l’AES et le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO est un développement significatif qui reflète les défis persistants auxquels l’Afrique de l’Ouest est confrontée sur le plan sécuritaire, économique et politique. Alors que ces pays cherchent à redéfinir leurs relations de coopération au sein de la CEDEAO et à relever les défis nationaux, la CEDEAO doit réfléchir à son rôle et à sa capacité à rassembler les Etats membres pour assurer leur bien-être et une meilleure cohabitation ».
Et pour conclure, le Recteur de l’USSGB, Pr Mamadou Koumaré, a demandé aux participants de scruter scientifiquement la problématique et de faire des propositions et des recommandations pertinentes en vue de relever les défis du continent. « Le continent africain en général et notre sous-région en particulier, sont aujourd’hui, le théâtre d’une décomposition et d’une recomposition des positions géostratégiques des Etats. Ces jeux de positionnement géostratégique ont besoin d’être scientifiquement étudiés pour voir en quoi, ils impactent le développement. À cet effet, l’étude de la question de géopolitique et développement appelle à développer des approches pluridisciplinaires, multi-acteurs et multi-scalaires afin d’investiguer toutes les dimensions de la question, qui sont d’ordre territorial, politique, économique, énergétique, culturel, religieux, démographique, environnemental, scientifique, technologique et sécuritomilitaire » a-t-il souligné.
Narcisse LOTI / Afrikinfos-Mali
Last Updated on 03/12/2024 by Ousmane BALLO
