49è session du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’OCI : Abdoulaye Diop dénonce les manœuvres visant la déstabilisation du Mali

Dans son discours prononcé le vendredi le 17 mars, le ministre Diop a indiqué que le Mali se reconnait entièrement dans le thème retenu pour cette session à savoir « Le juste-milieu et la modération, clefs maîtresses de la sécurité et de la stabilité », qui rappelle les valeurs de pondération et d’équilibre que l’OCI observe face aux défis nombreux, auxquels les états membres font face, notamment l’islamophobie, le terrorisme et l’extrémisme violent.

Il a rappelé que notre pays est confronté, depuis l’intervention militaire en Libye, au terrorisme et à l’extrémisme violent qui ont déstabilisé toute la région du Sahel. Face à ce défi, dira-t-il, le gouvernement déploie des efforts importants pour lutter contre les groupes terroristes, afin de protéger les populations civiles et leur offrir un cadre d’épanouissement approprié.

Dans cette tâche de longue haleine, a-t-il déploré, les mesures prises par le Mali sont entravées par des complicités que les groupes armés terroristes entretiennent avec d’autres entités, y compris des états qui n’hésitent pas à mettre leurs médias publics à leur disposition en leur accordant des interviews leur permettant de véhiculer leurs messages de haine, de diffuser leur idéologie de violence et de faire l’apologie du terrorisme.

« Nous lançons un vibrant appel pour que notre Organisation condamne énergiquement ce type de manœuvres qui visent la déstabilisation de nos états », a déclaré Abdoulaye Diop. Dans le domaine sécuritaire, il a précisé que les succès réalisés depuis décembre 2021 par les Forces armées maliennes sur le terrain contre les groupes terroristes ne font pas oublier au gouvernement que la seule réponse militaire ne suffira pas à venir à bout de la crise multiforme au Mali.

À cet égard, il a fait savoir que les autorités maliennes mettent en œuvre une approche holistique, qui inclut une forte dimension sociale, fondée sur la sensibilisation, la justice et la réconciliation, y compris dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Selon le ministre Diop, notre dispositif législatif et règlementaire s’est enrichi de mesures pragmatiques visant, entre autres, la réparation des préjudices causés par les crises successives au Mali. Il soutiendra que la dynamique en cours comprend aussi une dimension économique et de développement afin de prendre en charge les causes profondes de certaines frustrations et éviter la répétition des cycles de crise.

AVANCÉES NOTABLES– Abdoulaye Diop a indiqué que le gouvernement, dans sa volonté de refonder l’état malien, poursuit la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles dans le cadre d’un processus transparent et inclusif. Il a cité à cet effet, la révision de la loi électorale, la création et l’installation de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige), le processus en cours pour l’adoption d’une nouvelle Constitution. Il dira que les avancées notables réalisées concernent également l’adoption récente et la mise en œuvre des lois sur la réorganisation territoriale.

Le ministre Diop a jouté qu’après une évaluation objective de la situation, le gouvernement a décidé de repousser légèrement la date initialement prévue pour le référendum constitutionnel, afin de réaliser les préalables techniques et logistiques nécessaires, notamment la mise en place des démembrements de l’Aige et la bonne distribution des cartes d’identité biométriques devant servir de carte d’électeur. Toutefois, il précisera que « cet ajustement dans notre chronogramme n’entame en rien l’engagement du gouvernement pour un retour à l’ordre constitutionnel sécurisé et apaisé ».

Pour le chef de diplomatie malienne, dans son combat légitime contre les forces obscurantistes, le Mali est malheureusement, confronté à une campagne hostile de désinformation de la part de certains partenaires. Une campagne qui vise à ternir l’image des autorités, à monter les communautés les unes contre les autres, à saper le moral des troupes engagées sur le front et à nuire aux relations entre le Mali et ses voisins et partenaires.

« Cette campagne hostile passe en outre par l’instrumentalisation et la politisation des droits de l’Homme à des fins de déstabilisation en vue d’obtenir un changement de régime pour des intérêts géostratégiques qui incluent des velléités de partition du Mali », a insisté le ministre Diop, qui notera que notre pays sait pouvoir compter sur la lecture lucide et objective de ses amis et alliés, au premier rang desquels, les états frères de l’OCI.

«Le projet de résolution sur la situation au Mali et dans la région du Sahel soumis à l’approbation du conseil avec des amendements techniques validés par nos hauts fonctionnaires est une manifestation, parmi de nombreuses, de la solidarité agissante de l’OCI », a indiqué le chef de la diplomatie malienne.

Le ministre Diop a enfin réitéré la disponibilité de notre pays à collaborer avec tout état ou organisation dans le strict respect des principes qui guident désormais notre action extérieure à savoir le respect de la souveraineté du Mali, le respect de ses choix stratégiques et de partenaires et la prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien dans les décisions prises.

Dieudonné DIAMA

Source : L’Essor