Bamako: démantèlement d’un réseau de trafic international de Cocaïne

Le 15 décembre 2020 vers 06 heures, la Division des Opérations de l’Office Central des Stupéfiants (OCS) a coordonné des opérations simultanée d’interpellation de dealers à Yirimadio, en commune VI du District de Bamako et à Djélibougou, en commune I du District de Bamako qui ont 
abouti au démentiellement d’un réseau de trafic international de cocaïne.

C’est la teneur d’un communiqué de la structure en charge de lutte contre le trafic et la consommation des stupéfiants au Mali, en date de ce 24 décembre 2020 et signé du Magistrat colonel, Adama TOUNKARA, directeur général de l’OCS.

C’est à la suite de l’interpellation d’un consommateur de cocaïne, indique ledit communiqué, que les unités d’enquête de l’Office Central des Stupéfiants ont poussé leur investigation pour identifier un premier fournisseur qui habiterait à Yirimadio.

Les missions de surveillance et de renseignement ont permis d’identifier la personne recherchée, son domicile et son réseau. Nanti de ces informations, une équipe de l’Antenne Rive droite de rocs a été mise en mouvement dans la matinée du 15 décembre 2020 vers 06 heures, où elle a interpellé le nommé Cheick Diallo en possession de 10 grammes de cocaïne, 36,68 gramme de Haschisch qui représentent le reliquat de sa marchandise écoulée la nuit précédente et divers matériels de recyclage de cocaïne.

Au même moment, une équipe de l’Antenne Rive Gauche s’est rendue à Djélibougou pour interpeller le nommé Ousmane Diaki DIARRA qui serait le premier gros client du nommé Cheick Diallo. Les fouilles du domicile du nommé Ousmane Diaki DIARRA, ont permis la découverte d’un atelier de 
fabrication de crack et d’Off.

Au cours de leurs interrogatoires, les deux individus interpellés ont dénoncé leur fournisseur le nommé Akpati OBI, de nationalité nigériane recherché depuis huit mois par les antennes OCS de Bamako pour trafic international de stupéfiant. Ainsi, une équipe a été dépêchée au quartier Hippodrome Il, en commune II du District de Bamako, où elle procéda à son interpellation avec de matériels de recyclage de cocaïne.

Les enquêtes se poursuivent au niveau des Antennes Rives Droite et Gauche sous la coordination de la Division des Operations pour démanteler le reste du réseau.

Par ailleurs, selon les données de l’OCS, le trafic illicite et la consommation de drogues constituent des défis majeurs pour la sécurité et la santé de notre population. De 2017 à 2018 plus de 25 tonnes de cannabis ont été saisies, des millions de comprimés de tramadol et surtout environ 35 kg d’héroïne.

Les résultats de l’étude réalisée par Plan International en 2018 sur l’estimation scientifique de la taille et la cartographie des utilisateurs de drogues par injection prouvent à suffisance que l’utilisation de drogue injectable est une réalité au Mali. Plus de 2401 UDI ont été répertoriés dans le district de Bamako 584 (24,3%) et dans les régions de Kayes 452 (18,8%) ; Koulikoro 357 (14,9%) ; Sikasso 528 (22,0%) ; Ségou 231 (9,6%) ; Mopti 249 (10,4%).

Les conséquences sanitaires de la consommation des drogues surtout injectables sont énormes et représentent un véritable problème de santé publique. En 2015, les résultats de l’étude réalisée par ARCAD/SIDA sur le diagnostic du contexte et de pratiques des usagers de drogues injectables au Mali montrent une séroprévalence du VIH à 2% chez l’ensemble des consommateurs de drogues et 5,1 % chez les consommateurs injecteurs contre 1,1 % dans la population générale (EDS V, 2012). Les mêmes résultats montrent également que 3% des UDI sont infectés par l’hépatite C et 15% par l’hépatite B.

Cette vulnérabilité se passe dans un cadre législatif et institutionnel caractérisé par la répression, l’absence de structure spécialisée pour la prise en charge médicale et psychosociale et d’un véritable programme de Réduction des Risques (RdR).

Abdoulaye OUATTARA / afrikinfos-mali

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