‘’Sans Détour’’/ Sécurisation du Sahel : Bazoum retrouve la raison

Il est inutile de rappeler que la sécurité du Sahel incombe d’abord aux pays sahéliens. Ainsi pour vaincre l’ensemble des groupes armés terroristes, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui partagent la même frontière, y jouent un très grand rôle. Ils doivent forcément conjuguer leurs efforts militaires et politiques au grand bonheur de leurs peuples respectifs.

Nulle n’ignore que la zone dite des trois frontières (Mali-Niger-Burkina Faso) encore appelée le Liptako-Gourma, qui s’étend sur une superficie de 370.000 Km2, demeure toujours le sanctuaire des terroristes dans le Sahel. C’est aussi là que tous les groupes terroristes mènent leurs trafics d’armes, de drogues, d’êtres humains et autres marchandises prohibées. Donc, un seul pays sahélien parviendrait difficilement, à lui seul, à pacifier un tel espace qui est sous le contrôle de ces groupes armés terroristes depuis plus d’une décennie.

Il revient désormais aux forces armées des trois pays de s’accorder des principes de collaboration assez intelligente et étroite, afin de contrôler le mouvement de tous les groupes armés au niveau des différentes frontières.

La visite du chef d’Etat-major des Armées de la République du Niger, le général de division Mody Salifou, le 9 mars 2023, à la tête d’une délégation porteuse de message du président nigérien, Mohamed Bazoum, au président de la Transition, Col. Assimi Goïta, constitue un réel espoir pour le Mali et pour le Burkina qui se trouvent déjà dans une démarche collective contre tous les groupes armés tentant à imposer la terreur à leurs populations respectives.

Il va falloir maintenant trouver un moyen pour amener la Mauritanie et l’Algérie, deux pays voisins stratégiques au Mali et alliés de plusieurs responsables terroristes, à coopérer de manière sincère avec ces trois pays. Il ne s’agit pas forcément, pour ces deux pays maghrébins, de livrer un combat ouvert contre des groupes armés qui les épargnent jusqu’ici pour des questions d’intérêts personnels non avoués, mais de bien tenir certainement leurs frontières pour empêcher ou bloquer le passage à tous les groupes ou individus impliqués dans des actes terroristes.

Une fois de plus, il faut être réaliste. L’Algérie et la Mauritanie semblent se plaire de cette instabilité dans leurs pays voisins et ne sont pas réellement inquiètes. C’est pourquoi, il faudrait trouver des arguments solides pour les convaincre à collaborer de manière responsable avec les pays en guerre contre les terroristes.

Aussi, il faut logiquement mettre en place un cadre d’échanges et de concertation directs de manière permanente entre les autorités militaires des trois pays (Mali, Niger et Burkina Faso) afin de fédérer au mieux les efforts et les stratégies visant à lutter efficacement contre les terroristes et protéger davantage les populations respectives.

Ousmane BALLO

Source : Ziré