Âprement disputée par les autorités de Bamako et les groupes irrédentistes, la ville de Kidal ne l’est pas moins par ses propres notoriétés qui semblent anticiper son autonomie à défaut de tout l’Azawad. De source bien introduite, en tout cas, certains putatifs prétendants à la mainmise sur la cité mythique se marquent à la culotte depuis quelques temps et se font peu de concessions dans la conquête d’une légitimité locale. Chaque protagoniste se démène du mieux qu’il le peut pour se positionner auprès des populations et cela passe par la proximité et la connectivité avec le milieu. C’est ce qui explique vraisemblablement le renouement de certaines figures longtemps disparues des radars avec le terrain. C’est le cas d’un certain Iyad Ag Ghali, dont la réapparition publique au bercail est perçue comme une démarche très peu désintéressée. Après Ménaka, il a été notamment aperçu dans la région de Kidal dans le cadre de pourparlers très avancés avec plusieurs leaders de groupes armés, en même temps qu’une fusion est annoncée entre les composantes de la CMA. C’est le même moment choisi par l’Amenokel des Ifoghas pour engager une offensive de charme à coups de rappels aux préceptes de l’ancien ordre féodal. Face au ratissage d’un Iyad Ag Ghali encore très populaire dans les rangs des combattants touaregs, Mohamed Ag Intalla n’a raté aucune occasion de dire à qui veut l’entendre que c’est sous son autorité et celle de sa famille que devrait fonctionner la justice traditionnelle des KADI installée dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord.
Source : Le Témoin