Conférence de l’AJ-UIM à Bamako : le SAM à pied d’œuvre pour relever le challenge  

 

Le Mali accueille du 04 au 11 février 2023, à Bamako, les travaux de la prochaine Conférence annuelle du Groupe régional africain de l’Union internationale des Magistrats (L’AJ-U.I.M). Organisée sous la coordination du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM), cette rencontre de haut niveau sera placée sous la présidence du président de la Transition, Col. Assimi Goïta, chef de l’Etat. Les travaux préparatoires de l’évènement ont été officiellement lancés le 08 novembre 2022, par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des Sceaux, M. Mamoutou Kassogué, au siège du SAM à Banankabougou.

Il s’agit d’un événement à dimension mondiale qui s’annonce au Mali. Prévu en février 2023, Bamako compte accueillir au cours de cette rencontre, environ 800 personnes dont plus de la moitié sera composée des magistrats et d’autres invités de corporations différentes. Le coût de l’organisation est estimé à 753 108 000 FCFA dont la mobilisation exclusive sera faite par l’État malien, sur les cotisations des magistrats et les appuis des partenaires.

Le thème principal retenu pour cette rencontre de haut niveau est : « La protection des droits de l’Homme en période de crise ». Il y aura aussi d’autres sous-thèmes, dont entre autres : dispositif de lutte contre le terrorisme ; le trafic de migrants et la traite des personnes ; coopération judiciaire en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée en Afrique ; la cybercriminalité : nature et coopération judiciaire en matière de répression ; les lois d’amnistie, droit de l’Homme, droit pénal : quelle conciliation ? ; la protection des droits des mineurs et personnes vulnérables en période de crise ; la justice transnationale est-elle la solution ?

Selon le président de la commission préparatoire de la rencontre, M. Ibrahim Djibrilla Maïga, le but principal de l’Union internationale de la Magistrature, est la sauvegarde de l’indépendance du pouvoir judiciaire, condition essentielle de la fonction juridictionnelle et garantie des droits et des libertés de l’Homme. « Elle s’appuie sur quatre groupes régionaux dont le but est de discuter les problèmes régionaux concernant le système judiciaire. Ces groupes régionaux se réunissent généralement deux fois par an et ils peuvent adopter des résolutions concernant la magistrature de toute la région concernée, ou bien spécifiquement un ou plusieurs pays donnés. C’est dans ce cadre que celle de 2023 aura lieu au Mali et la mobilisation  des fonds se fera au niveau  national », a-t-il précisé.

 Un grand défi à relever !

Pour le président du Syndicat autonome de la Magistrature, M. Bourama Kariba Konaté, l’organisation de cette conférence reste un défi énorme à relever pour le Mali. « Chers collègues magistrats et amis de la presse, Il y a sept mois, le groupe régional african de l’Union internationale des Magistrats, lors de sa conférence annuelle tenue du 07 au 11 mai 2022 à Tunis, portait à l’unanimité son choix sur notre pays pour organiser l’édition 2023 de sa rencontre annuelle et ce, malgré les récents événements politico-sécuritaires dans notre pays avec leurs corolaires de préjugés négatifs.  Nous savons tous que durant ces dernières années, le Mali est défini par certains, et à tort, comme un pays d’extrémisme violent d’impunité, de fanatisme religieux et de terrorisme. Chacun y va de son commentaire. C’est pour toutes ces raisons que le Mali doit relever ce défi afin de montrer que nous sommes un pays stable et très hospitalier », a-t-il ajouté.

De même, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des Sceaux, estime que cela reste un gros challenge pour la magistrature et le peuple malien. « Mais, je dois dire que je suis parfaitement à l’aise en tant que magistrat, car cet évènement est, avant tout, un challenge qui met en première ligne les magistrats, au-delà de toute appartenance syndicale et de toute fonction exercée au sein ou en dehors de la Justice », a-t-il souligné.

Une fierté pour le département !

Dans son discours de lancement des travaux de la conférence, le ministre Kassogué a expliqué que son département accueille cette rencontre avec une grande fierté. Pour lui, notre pays, qui est membre de cette organisation depuis 1998, à travers le Syndicat autonome de la Magistrature, doit tout mettre en œuvre pour relever le défi d’une organisation réussie, tant sur le plan matériel et logistique que sur le plan scientifique à travers des conférences sur des thématiques ayant trait, notamment, au dispositif de lutte contre le terrorisme, au trafic de migrants et la traite des personnes, à la coopération judiciaire en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée en Afrique et à la cybercriminalité.

« C’est avec une légitime fierté que mon département a accueilli la décision prise par le Groupe régional africain de l’Union internationale des Magistrats (U.I.M) lors de sa conférence annuelle, tenue du 07 au 11 mai 2022 à Tunis, en Tunisie, désignant notre pays pour abriter l’édition de 2023. Cette cérémonie m’offre, encore une fois de plus, l’heureuse occasion d’adresser à la délégation malienne à cette conférence de Tunis, les chaleureuses félicitations, au nom du président du Conseil Supérieur de la Magistrature, le Colonel Assimi Goïta, et à mon nom propre. Il s’agit, incontestablement, d’un défi qui engage l’ensemble de notre pays, au regard de l’importance de cette organisation apolitique et professionnelle, fondée en 1953 à Salzbourg (Autriche), qui comprend, aujourd’hui, 93 associations (syndicats) ou groupements représentatifs nationaux sur les cinq continents », a-t-il  précisé.

Kassogué ouvre le bal !

Pour la réussite de l’événement, le  ministère de la Justice et des Droits de l’Homme a pris toute la mesure de ce grand événement que le Mali doit organiser dans les meilleures conditions possibles pour, dit-on, l’honneur. C’est en ce sens que le ministre a donné une somme symbolique d’un million (1.000.000) de francs CFA comme contribution aux travaux préparatoires : « C’est avec un grand plaisir que je mets, personnellement, à la disposition de la Commission d’organisation, la somme d’un million de francs (1.000.000 F CFA) en guise de contribution au budget pour l’organisation de cette importante conférence dans notre pays. Parce que les riches et pertinentes recommandations et suggestions, attendues des travaux, seront d’une très grande utilité pour notre pays, pour l’espace sahélien et sous-régional en proie au terrorisme, mais aussi pour l’Union internationale des Magistrats et le Groupe africain », a-t-il conclu.

C’est quoi l’UIM ?

L’Union internationale des Magistrats est une organisation internationale professionnelle apolitique qui regroupe, non pas des individus, mais des associations nationales de magistrats, dont l’admission est décidée annuellement par son Conseil central. Elle a été fondée en 1953 à Salzbourg (Autriche). L’UIM comprend aujourd’hui 92 associations (syndicats) ou groupements représentatifs nationaux sur les cinq continents repartis entre quatre Groupes régionaux de l’UIM que sont : l’Association européenne des Magistrats, le Groupe régional africain ;  le Groupe ibéro-américain et  le Groupe asiatique, nord-américain et océanien.

 

Amadou Kodio

Source : Ziré