Trafic ferroviaire : le train-test accueilli dans la joie à Kita

Une immense foule a pris d’assaut la gare ferroviaire de Kita le 13 juillet. Ces hommes et femmes, adultes, adolescents et enfants, en une marée humaine diverse, variée et bigarrée, se sont rassemblés sur le site pour voir de leurs « propres yeux » leur train de voyageurs Bamako-Kayes, de nouveau sur les rails ! Un évènement que nul Kitois ne voulait et ne pouvait manquer, pour rien au monde.

La ligne de chemin de fer était à l’arrêt depuis plusieurs années. À 14h30 minutes, le train est arrivé à Badinko, pour s’immobiliser net à 15h30 minutes, à la gare transrail de Kita où l’attendaient la population aussi nombreuse que joyeuse.

À l’escale de Badinko où les autorités régionales ont effectué le déplacement pour le premier accueil de ce train-test comme à la gare de Kita, l’ambiance était celle des grands jours. Les populations, dans une effervescence totale, n’avaient que cette prouesse à la bouche : « les promesses des autorités du pays quant au redémarrage du trafic ferroviaire sont presque tenues », selon elles.

Une ambiance de joie ou s’entremêlent hymne national, chants et symphonies puisés dans le terroir. Et des selfies comme s’ils en pleuvaient, sur fond de l’engin avec comme décor la gare ! Certains brandissaient des drapeaux et des banderoles à l’effigie du président de la Transition et du Premier ministre.

Partout, c’était des éloges, la fête et des manifestations de joie, comme chacun pouvait. « Que le train qui vient de redémarrer soit le début de notre bien-être social. Nous sommes fiers de nos autorités surtout du président de la Transition Assimi Goïta. La population le long des rails soutient la Transition pour toujours », affirme, avec émotion, Brin Diallo, du quartier Kita-gare où se trouve la gare de train.

« Notre train a redémarré. C’est notre centre commercial, notre marché. Avec le train, nous faisons nos commerces pour soutenir nos maris et pour subvenir aux besoins de nos familles. Si Dieu nous a gratifie d’un tel jour, tout le monde doit en saluer le gouvernement », se réjouit la présidente des femmes de Kita, Mme Macalou Aissata Sacko. « Merci Assimi et allez lui dire de se serrer, encore plus, la ceinture. Nous sommes toutes derrière lui pour la réussite de la Transition », lance-t-elle.

Mme Sidibé Sira Diallo, du quartier de Badenko, se souvient du bon vieux temps de la grosse activité du trafic ferroviaire. « Elle raconte que les échanges commerciaux se faisaient dans un cadre social et sur la base de la confiance. On prenait la marchandise à l’arrivée du train et les règlements se faisaient, sans problèmes, au prochain voyage ». « Merci Assimi Goïta ! Avec le train remis en circulation, vous allez recoudre le tissu social », dit-elle.

«Partout, où nous sommes passés, pour cet essai, nous avons vu le grand engouement des populations riveraines du rail. Ce qui prouve, si besoin en était, que le  train n’est pas seulement une question économique. Il est, aussi, une question sociale. Cela permet de désenclaver toutes ces localités, le long des rails», indique le directeur général de la Société de patrimoine ferroviaire au Mali (SOPAFER), Ibrahim Maiga.

Le DG de la SOPAFER a demandé aux populations de croire toujours aux autorités quant à la reprise de l’activité ferroviaire. « Un plan d’urgence de reprise de l’activité ferroviaire est en phase d’exécution » a-t-il souligné à Kita.. Pour le trajet de 30 km, Badinko-Kita, le gouverneur Daouda Maïga a pris place aux côtés du DG de la SOPAFER.

Au regard de la mobilisation générale des communautés, aux autorités disent avoir bien noter l’espoir des populations de voir la réouverture effective de ce tronçon. Elles ont soutenu que la question demeure au cœur des préoccupations des plus hautes autorités du pays. Elles se disent conscientes que les rails, source de revenus, sont essentiels pour les populations riveraines qui l’attendent avec patience.

Après 30 minutes de stationnement à Kita, le train test s’est lancé pour Kayes, sous les ovations des populations, satisfaites de le revoir siffler encore, après plusieurs années d’interruption,.

Mohamed Fabrice

Amap-Kita

Source : L’Essor