Mali: le président Assimi Goïta veut convaincre les partis de participer aux Assises nationales

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Au Mali, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a invité ce lundi 29 novembre les responsables des partis politiques du pays au palais de Koulouba pour les inciter à participer aux Assises nationales de la refondation.

C’est à une « séance d’échanges » avec le chef de l’État que les partis politiques maliens étaient invités ce lundi matin. Mais les représentants des partis politiques ont assisté, selon le terme de plusieurs participants, à un « monologue » du président de la Transition. La réunion a donc été assez courte, elle a duré moins d’une heure.

Le colonel Assimi Goïta a une nouvelle fois tenté de convaincre les nombreux récalcitrants à prendre part aux Assises nationales de la refondation. Pour cela, il a usé des mêmes arguments que ceux avancés jusqu’à présent : la nécessité de se rassembler et de fixer le cap des futures réformes pour sortir le pays de la crise dans la cohésion.

« Il a dit qu’il n’y a rien derrière, juste la volonté que les forces politiques s’expriment par rapport aux grandes questions qui assaillent la Nation, à savoir des questions de sécurité et tout le reste. Moi, je l’ai trouvé sincère », estime Marimantia Diarra, président de l’Adema, parti qui a déjà annoncé qu’il participerait aux Assises.

En revanche, il n’a pas été question du calendrier électoral et de la date des futures élections, expliquent plusieurs participants. Pas de détails non plus sur la nouvelle date de ces Assises si polémiques. Initialement prévues mi-décembre puis fin décembre, elles ont été à nouveau reportées la semaine dernière à une date qui n’a pas été fixée.

Alors certains partis, comme Yelema qui était représenté par son secrétaire politique Hamidou Doumbia, se réjouissent de la prise en main de ce dossier par le chef de l’État, qu’ils jugent plus ouvert au dialogue que le Premier ministre Choguel Maïga. Ils apprécient la démarche, « mais sur le fond ça ne change rien », estiment-ils. « Que le président de la transition lui-même prenne la main et discute avec la classe politique, c’est une bonne chose et cela témoigne de sa bonne foi, pointe Hamidou Doumbia. Débuter les échanges, ça peut toujours aboutir à une compréhension mais aujourd’hui, force est de constater que les lignes n’ont pas assez bougé. »

Le cadre du parti Yelema n’est donc pour le moment pas convaincu de participer. « Notre pays a déjà organisé plusieurs fois le dialogue national inclusif, la conférence d’entente national, donc nous jugeons toujours inopportun de revenir faire le diagnostic d’un malade qui a déjà été diagnostiqué, souligne Hamidou Doumbia.Nous avons demandé comme préalable que le délai de la transition ne fasse pas objet de discussion lors des Assises et que le calendrier électoral détaillé et raisonnable soit publié avant le début des Assises. »

« Il n’y a eu aucune nouvelle proposition. Nous, nous estimons aujourd’hui que vouloir coupler les Assises au chronogramme sur nos délais de la Transition, c’est nous amener dans une aventure. Les Assises ne doivent pas être couplées aux échéances électorales. Nous souhaitons une sortie rapide de la transition et mieux cela vaudra pour notre pays », explique de son côté Amadou Koïta, président du PS-Yeleen Koura, qui n’a pas été convaincu de participer à des Assises toujours jugées inopportunes et redondantes après les nombreux exercices similaires qui ont eu lieu ces dernières années, y compris au début de la période de Transition.

En dépit de ces divergences, les différents participants saluent la démarche du président de la Transition jugée, progressivement, plus inclusive. «Je voudrais, de façon solennelle, inviter tous les acteurs politiques sans exception à y participer afin que les Maliens puissent ensemble jeter les bases d’un nouveau contrat social entre l’Etat et les citoyens. »

Source: RFI

Last Updated on 30/11/2021 by Ousmane BALLO