‘’Sans Détour’’ / Mali : vous nous avez arnaqués !

Oui, le M5-RFP est en combat politique pour n’avoir pas été associé à la gestion de la transition dont il a toujours réclamé la paternité. Oui, les syndicats, particulièrement l’Union Nationale des Travailleur du Mali (UNTM) exagère un peu en prenant une posture carrément radicale à travers des mouvements de grève qui pourraient même se transformer en grève illimitée. Mais la vérité, c’est que les autorités de la transition ont toujours agi de manière solitaire, ignorant ainsi les problèmes réels auquel le pays est actuellement confronté.

Et pourtant, les évènements de 2019-2020 devraient leur servir de leçon. Mais malheureusement, non ! Ce qui est sûr, ce n’est ni l’arrogance, ni le règlement de compte, encore moins la vengeance qui peut sortir le pays du gouffre dans lequel il se trouve actuellement. Les colonels n’ont pas intérêt à faire de la division des acteurs politiques et ceux de la société civile ou tout simplement de la manipulation de l’opinion nationale, une solution. Parce qu’il faut admettre que l’on ne réussit jamais une transition dans la division, dans le mensonge, dans la corruption, dans le favoritisme et dans le faux-fuyant. La preuve, depuis septembre 2020, les autorités de la transition ne font que gérer des contestations et des recommandations. Du coup, l’exécution de la feuille de route qui concerne la sécurisation du pays, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, les réformes politiques et l’organisation des élections générales, a pris beaucoup de retard. Applaudis le 18 août 2020 par la majeure partie du peuple malien, les mêmes colonels qui détiennent le vrai pouvoir, ne rassurent plus. Ils sont aujourd’hui décriés et accusés des mêmes maux ou erreurs commis par le régime déchu. Aussi, les folles déclarations du président de la Transition, Bah N’Daw, le 25 septembre 2020, lors de son investiture : «Je ne peux pas promettre zéro corruption mais je ferai tout mon possible pour qu’il n’y ait plus d’impunité. L’argent public est sacré», n’ont rien donné. Donc, le changement annoncé semble être de la poudre aux yeux.

Pire, l’on constate plutôt la continuité du régime déchu. Seulement les civils ont été contraints à laisser leurs places aux militaires qui sont aujourd’hui dans la logique de s’enrichir. Certains travaillent même à rester dans les affaires après la transition. Ce qui fait que les problèmes pour lesquels Ibrahim Boubacar Keita a été chassé du pouvoir demeurent toujours. La corruption, le favoritisme, le clientélisme, l’insécurité…, rien n’a changé. Du coup, les mêmes autorités qui sont sensées trouver des solutions aux problèmes actuels du pays, ont fini par en rajouter, et voilà l’on assiste encore à un autre coup de force. Mais, retenons seulement que chaque chose a une fin.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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