Dans le cadre des activités de la 5è édition du festival «Ciné Droit Libre», le Centre National de la Cinématographie du Mali (CNCM) a abrité, le mercredi 10 mars 2021, les travaux du Master Class en cinéma (documentaire) sur les droits de l’homme dirigés par trois professionnels du 7è art, dont Nouhoum KANE (Ciné Droit Libre) et Kaourou MAGASSA (TV5). Organisée par le Festival Ciné Droit Libre en collaboration avec le CNCM, cette session a été initiée au profit de 15 jeunes issus des écoles de journalisme et du Conservatoire Balla Fasséké Kouyaté.
L’Objectif de l’atelier était de renforcer les capacités des apprenants en introduction au documentaire ; aux méthodes d’écriture d’un film documentaire ; et à l’élaboration du dossier de présentation. Il s’agissait aussi de les apprendre à préparer le tournage.
Selon les initiateurs de cette rencontre, réaliser un film documentaire qui frappe fort et qui trouve son public demande non seulement un sujet fort, mais aussi de la préparation et une organisation sans faille.
« De nos jours, on pourrait presque croire que l’on peut s’improviser documentariste grâce aux modes d’emploi fournis avec une caméra et un logiciel de montage. Il ne faut pourtant pas se méprendre », conseillent les spécialistes du domaine.
Ils ont fait comprendre que réaliser un film documentaire a certes un côté artisanal, mais les très bons films documentaires ont d’abord été pensés, documentés et écrits avant d’être tournés.
« C’est encore plus vrai depuis que les auteurs et les producteurs ont face à eux des commissions, des comités de sélection, des responsables de programmes qui ont le pouvoir de vie ou de mort sur un projet de film (au moins pour la diffusion) », soulignent-ils.
Le 7è Art, ont-ils fait savoir, occupe une place prépondérante dans la culture de notre pays. Cependant, la loi n° 98 037 du juillet 1998 régissant l’industrie cinématographique en République du Mali n’a pratiquement pas favorisé la création d’une école de cinéma sur le territoire national. Les premiers films qui ont fait le succès et la gloire de notre cinématographie étaient en grande partie l’œuvre des équipes techniques composées de 45 à 65% d’étrangers.
De nos jours, les acteurs du domaine reconnaissent que la donne a changé. Ainsi les tournages de longs métrages se font sur place avec des équipes à majorité africaine. De plus en plus bon nombre de jeunes se ruent vers le septième art mais le manque cruel de formation se fait sentir dans leur réalisation.
C’est pourquoi, dans le cadre de la 5è édition du festival des films sur les droits humains et la liberté d’expression Ciné Droit Libre, dont le thème est : «Pourquoi la démocratie», les organisateurs ont initié cette session de formation.
Pour ce master class, trois modules ont été dispensés et des manuels sur le film documentaire ont été remis aux apprenants.
Le premier module dresse une vue d’ensemble du monde du documentaire depuis les origines du cinéma jusqu’à nos jours à travers des communications comme : Mon rêve : réaliser un film documentaire de A à Z ; le film documentaire évolue avec les nouvelles techniques ; Ne plus confondre reportage et documentaire, etc.
Le deuxième module s’est intéressé aux méthodes d’écriture d’un film documentaire et à l’élaboration du dossier de présentation. Il s’agit notamment d’initier les apprenants aux méthodes d’écriture audiovisuelle (écrire le scénario, c’est penser son film documentaire) ; Pousser ses investigations ; écrire un scénario de documentaire en s’inspirant de l’écriture fictionnelle ; Comment choisir mon titre, etc.
Enfin, dans le dernier module il était question de passer en revue le travail de préparation du tournage en collaboration avec l’équipe. Notamment, le découpage de mon film : Visualiser son film, le story-board ; organiser et planifier mon tournage ; planifier les interviews.
Abdoulaye OUATTARA / Afrikinfos-Mali