Faits divers : l’attaque à main armée tourne court 

Deux bandits tentent de braquer un boutiquier. L‘opération tourne au fiasco 

Le commissaire divisionnaire Ibrahim Togola et ses hommes ont saisi des armes de guerre et des munitions la semaine dernière. Les détenteurs de ce que les policiers eux mêmes ont qualifié de véritable arsenal, étaient deux individus. Ils ont été alpagués par les limiers dans les confins de Yirimadio, à la périphérie-Est, en Commune VI du District de Bamako. Cette interpellation est survenue de façon fortuite alors que les deux présumés auteurs étaient en pleine opération de braquage dans un des secteurs du quartier.
Selon nos sources à la police, la tentative de l’attaque à mains armées s’est déroulée, vendredi dernier, aux environs de 21 heures. Contrairement à certains endroits de la capitale, à cette heure-là, les habitants n’ont pas encore rejoint leurs lits. Même si les rues et les ruelles ne grouillent pas de monde, ils sont encore nombreux les habitants du secteur concerné à se trouver encore dehors. La preuve. Une boutique de vente de denrées alimentaires continuait ce jour-là à recevoir des clients.

C’est dans cette atmosphère d’achat et de vente que deux quidams, lourdement armés sont arrivés sur une moto Djakarta. Ils ont ciblé le boutiquier pour le déposséder de ses recettes. Mieux, les deux malfrats ont cru fermement qu’ils pouvaient créer une atmosphère de frayeur chez les clients qui étaient présents dans la boutique et ses alentours. Ils étaient tout à fait convaincus qu’à la vue de leurs armes, tous ceux qui se trouveraient dans l’échoppe allaient fuir. Mais malheureusement, ils n’avaient pas composé avec de possibles alertes que leur victime pourrait lancer. Et pourtant, ce fut le cas lorsque le boutiquier, principale victime, les a aperçu.
Le tenancier de l’échoppe a compris les intentions des deux malfrats armés, aussi a-t-il mis tout son espoir en la force de ses cordes vocales. Il a crié si fort que sa voix était audible à plusieurs dizaines de mètres des lieux de l’attaque. Comme s’ils n’attendaient que cela, les habitants du voisinage sont sortis en masse pour se diriger vers la boutique. Sans se poser de questions, les deux individus armés ont détalé. Ils ont été poursuivis par une foule en colère et chauffée à blanc. Les deux malfrats n’ont pas pu aller loin avec leur moto. Celui qui était assis sur le siège passager s’est retrouvé par terre à la suite d’une chute occasionnée par le fait que le conducteur de l’engin a perdu l’équilibre. C’est dans une atmosphère surchauffée qu’il a poursuivi sa route avec la moto, laissant son compagnon et complice entre les mains de la foule. Le malheureux a été rattrapé et lynché en pleine rue devant des témoins éberlués.
Son second a continué sa route sur l’engin qu’il roulait à la vitesse d’un éclair. Mais sa course a pris fin à quelques mètres, lorsqu’il est tombé nez à nez avec une équipe de patrouille des policiers du 13è arrondissement. Comme dans leurs habitudes, ces derniers faisaient la ronde dans les secteurs qui relèvent de leur autorité en Commune VI du District de Bamako. Il s’est trouvé que les patrouilleurs avaient eux aussi reçu l’alerte suite à la tentative de l’attaque.
Lorsque son chemin a croisé celui des limiers en patrouille, le bandit armé n’a pas hésité à échanger des tirs avec ceux-ci pour pouvoir s’échapper. Plusieurs minutes d’échanges de tirs ont finalement tourné à l’avantage des policiers. Ils ont alpagué le malfrat, épuisé en possession de deux pistolets mitrailleurs avec chargeurs, dont un qu’il avait gardé dans un sac.
Avant d’être conduit dans les locaux des policiers, ces derniers l’ont palpé et sont tombés sur un autre pistolet automatique de marque Bereta avec un chargeur garni de plusieurs balles. Selon nos sources, le complice pris dans la nasse par la foule, est décédé sur place. Quant à celui alpagué par les limiers, son dossier a été diligenté et il dort maintenant derrière les barreaux, le temps de comparaître devant un juge.
Tamba CAMARA

Source : L’Essor 

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