Les populations du cercle de Kéniéba exigent le départ des sociétés chinoises de la zone dans un délai maximum d’un mois. C’est ce qui ressort de la conférence de presse animée par Wassa Ton, une plateforme de 15 organisations de la société civile qui regroupe les populations de l’ensemble des 12 communes dudit cercle ce dimanche 27 décembre 2020 à la Maison de la presse du Mali.
Cette conférence de presse était animée par Aliou DIALLO, président de Wassa Ton ; en présence de Karamogo DOUMBIA, président de l’Union des comptoirs et raffinerie d’or du Mali (UCROM) et de Fadiala KEITA, de l’Association des ressortissants et amis de la commune de Faléa. L’objectif de cette rencontre était d’inviter les autorités à chasser ces exploitants illégaux du cercle de Kéniéba. Cette décision vise particulièrement les sociétés minières chinoises qui se livrent, selon Wassa Ton, au dragage illégal du lit de la Falémé (bras du fleuve Sénégal).
Après plusieurs manifestations sans succès, l’Association Wassa Ton décide de passer à la vitesse supérieure dans son combat contre la présence massives des sociétés minières qui dégradent l’environnement.
Pour ce faire, cette Organisation vient de lancer un ultimatum d’un mois aux autorités les invitant à chasser les sociétés minières chinoises accusées de destruction massive de l’environnement.
Selon Fadiala KEITA, Wassa Ton, une plateforme de 15 associations, a été créé pour lutte contre la présence massive des sociétés d’exploitation aurifère à Kéniéba qui utilisent les produits chimiques reconnues dangereuses, notamment le mercure et le cyanure. «Si les autorités ne nous écoutent pas, nous allons utiliser les populations des 12 communes du cercle de Kéniéba pour faire partir ces exploitants illégaux qui sont sans foi ni loi», a-t-il mis en garde.
De ses explications, il ressort que les autorités du cercle de Kéniéba ont été approchées sur cette question. De même, au plan national, des correspondances ont été envoyé aux autorités concernées pour les signalés cette exploitation illégale de l’or dans le cercle de Kéniéba avec l’utilisation des produits chimiques nocifs. Malheureusement, regrette Fadiala KEITA, aucune suite favorable n’a été donnée par les autorités à cette requête des populations locales pour l’arrêt de ces exploitations illégales.
Comme conséquences de cette situation inacceptable, il a souligné la détérioration de l’environnement (faune et flore) ; la pollution des cours d’eau ; exposant du coup les populations. Le président de l’UCROM, Karamogo DOUMBIA, a rappelé que pour dénoncer cette situation, Wassa Ton a organisé différentes manifestations le 25 octobre 2020, les 23 novembre 2020 et 15 décembre 2020 à Kéniéba afin d’attirer l’attention des autorités locales.
https://afrikinfos-mali.com/destruction-de-lenvironnement-a-kenieba-wassa-ton-porte-plainte-contre-les-exploitants-forestiers-et-miniers/actualites/04/12/03/46/31/7065/oballo/2020/
C’est pourquoi, la conférence de presse du jour constitue, selon lui, une alerte à l’attention des plus hautes autorités afin qu’elles prennent les décisions idoines pour éviter le pire qui se profile à l’horizon. Pour lui, la situation de la Falémé est aujourd’hui très critique et interpelle tous les patriotes. Avant de terminer, il a invité le président de la transition à s’impliquer personnellement dans ce dossier qui menace aujourd’hui la quiétude sociale à Kéniéba.
A l’origine de cette situation, il a accusé les sociétés minières chinoises qui agissent avec la complicité de certains citoyens de Kéniéba. Pour sa part, le président de Wassa Ton, Aliou DIALLO, a invité les autorités à mettre fin à cette situation le plus tôt possible. Pour lui, après plus d’un mois de manifestations, Wassa Ton veut que le cri de cœur des populations de Kéniéba soit entendu.
Selon lui, la Falémé est aujourd’hui détruite avec les problèmes de santé publique. De même, a-t-il fait savoir, à Kéniéba, les sociétés minières s’adonnent à des licenciements massifs de leur personnel sans droit. Tout récemment, 50 chefs de familles viennent de faire les frais de ces licenciements abusifs après 7 à 8 ans de contrat. «Si au bout d’un mois le Gouvernement n’arrive pas à faire quitter ces sociétés minières chinoises, nous, populations de Kéniéba, nous allons le faire par tous les moyens possibles», a-t-il menacé.
Abdoulaye OUATTARA / Afrikinfos-Mali
Last Updated on 28/12/2020 by Ousmane BALLO