‘’Sans Détour’’/ ce que l’on attend du CNT

Depuis le 3 décembre 2020, les 121 personnes composant le Conseil National de la Transition (CNT) sont connues. Il s’agit d’hommes et de femmes venant, selon la clé de répartition,  des Forces de Défense et de Sécurité, de mouvements, regroupements et partis politiques, d’organisations de la société civile, de centrales syndicales, d’organisations de défense des Droits de l’Homme, d’ordres professionnels, de Maliens établis à l’extérieur, de mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, de mouvements de l’inclusivité, de groupements de femmes, de jeunes et de personnes vivant avec un handicap, de confessions religieuses, d’autorités traditionnelles et coutumières, de chambres consulaires, de faitières de la presse, ainsi que de celles des arts et de la culture.

Ainsi après une longue attente, voilà désormais le troisième et dernier organe de la transition dont la mission est définie dans l’Article 16 de la Charte de la Transition qui stipule: « Le Conseil national de Transition veille à l’orientation, au contrôle et au suivi-évaluation de la feuille de route de la Transition. »C’est dire que son apport est conséquent pour la réussite de cette transition. Pour ce faire, le sérieux, la sincérité, l’abnégation et la rigueur, doivent être les valeurs sacrées et absolues de chacun de ces 121 membres.

Il ne doit pas s’agir de défendre ses propres intérêts ou ceux de sa corporation. Il ne doit pas non plus s’agir de chercher à nuire à l’autre pour sa position ou pour d’autres raisons inavouées. Mais, il s’agit plutôt, pour les membres de ce nouvel organe, de veiller à la conformité des décisions prises par l’Exécutif avec les attentes de l’ensemble des couches qu’ils représentent avant de les adopter. Donc, les Maliens attentent d’eux un travail professionnel et remarquable dans le cadre de l’adoption des réformes institutionnelles et constitutionnelles annoncées par le président de la Transition, Bah N’DAW.

La réussite de cette mission passe forcément par la compétence, l’expérience et le dévouement de chacun des membres du CNT et l’on ose croire que le président Bah N’DAW et son vice-président Assimi Goïta n’ont pas été laxistes dans le choix des hommes et femmes qui siègent en lieu et place des honorables députés à l’Assemblée Nationale. Parce qu’il faut préciser que le résultat de cette transition ne sera que le reflet du degré d’engagement des membres du CNT.

Mieux, l’on note le come-back d’anciens députés de la cinquième législature et certains de la sixième dissoute par le président déchu, Ibrahim Boubacar Kéita. Cela, en principe, doit rassurer. Car, ils peuvent être de bon apport pour les autres dans le traitement des dossiers dans la mesure où les nouveaux ont moins de temps pour s’y adapter. Toutefois, ils doivent savoir que le Mali ne se limite pas seulement à Bamako et que les réalités sont différentes d’une localité à une autre. Donc, ils doivent forcément intégrer tous ces facteurs dans leurs processus de prise de décision.

Ainsi, à défaut des projets de loi venant du gouvernement, le CNT doit être en mesure de proposer des lois à l’exécutif relatives à la bonne gouvernance,  aux réformes politiques, électorales et sécuritaires. Aussi, la question de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, issu du processus d’Alger doit-être mise sur la table du CNT pour examen et proposition des mécanismes pour sa mise en œuvre effective.

D’une manière où d’une autre, rien ne devrait perturber le CNT pour jouer pleinement son rôle de législateur. Malgré le processus de désignation peu orthodoxe, il doit éviter d’être soumis à l’exécutif ou à toute autre institution. De toutes les façons, si nous avons le seul souci qu’est le Mali, nous devrions tout mettre en œuvre pour que cette Transition réussisse à poser les vrais jalons du Mali nouveau tant réclamé. Pour ce faire, nous devons tous nous mobiliser pour veiller ensemble à ce que le contenu de la feuille de route de la Transition soit respecté par chacun des organes qui en à la responsabilité. Il s’agit de la présidence de la Transition, du gouvernement et du Conseil National de la Transition.

Ousmane BALLO

Source : Ziré