La transition au Mali : Le train a du mal à démarrer

Le 18 août dernier, le Mali a connu le 4èmecoup d’Etat de son histoire. Ce coup d’Etat intervient après quelques mois de contestation du M5-RFP piloté par le guide religieux Imam Mahamoud Dicko.

Au lendemain du coup d’Etat, les contestataires ont organisé un meeting de remerciement à l’endroit des militaires putschistes au Boulevard de l’Indépendance. Les putschistes ont reconnu devant tout le monde qu’ils venaient de parachever ce que les M5-RFP a commencé.

Quelques jours après, les militaires ont commencé à prendre leur distance du M5-RFP, ainsi que de tout le reste du peuple malien. Ils ont déjà pris goût du pouvoir. La preuve : il se sont précipités pour nommer leurs proches aux postes stratégiques de la hiérarchie militaire.

Après les journées de Concertations nationales organisées pour décider comment la Transition doit se passer, une Charte de transition a été élaborée qui vient s’ajouter à l’Acte fondamental pris par les putschistes avant les concertations nationales.

Pour le choix du président de la Transition, à la demande de Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), il a fallu plusieurs tractations pour abouti à la désignation du colonel-major à la retraite Bah N’Daw. Le chef de la junte AssimiGoïta a été, à son tour désigné vice-président. Quelques jours après, Moctar Ouane a été nommé comme Premier ministre. Cette nomination a été suivie par la mise en place d’un Gouvernement de 25 membres, conformément aux résolutions du Dialogue National Inclusif.

Au fur à mesure que le temps s’écoule, le citoyen lambda perd l’espoir de voir naître le “MaliKura” de tous ses vœux et pour lequel il s’est battu. Il s’est rendu compte que tout cet acharnement contre le l’ex- Président Ibrahim Boubacar Keita n’était pas animé par un esprit de patriotisme, mais plutôt pour l’intérêt personnel.

Après la formation de l’équipe gouvernementale du Premier ministre Moctar Ouane, aucun autre acte n’a été posé pour satisfaire le peuple. Les djihadistes continuent à dicter leur loi sur les populations du centre et du Nord.

Le peuple continue à crier et à chercher son quotidien dont l’acquisition devient un véritable calvaire. L’école malienne, l’espoir et l’avenir a été sabotée davantage avec la découverte de la fuite des sujets au Diplôme d’Etudes Fondamentales. En réalité, la Transition conduite par le colonel- major Bah N’Daw a du mal à poser ses jalons.

Pendant ce temps, le vice-président et ses éléments du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), continuent de positionner leurs proches dans les différents postes stratégiques de l’administration. Aujourd’hui, beaucoup de Maliens qui avaient applaudi les militaires, sont dans le doute.

Malgré les menaces verbales du Président de la transition, Bah N’Daw lors de son discours d’investiture, ils sont beaucoup de Maliens à prendre ces menaces comme du folklore ou bien de la poudre aux yeux.

Seydou Diamoutené

Source: 22 Septembre

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