Soumaila Cissé: Enfin libre ?

La libération de Soumaïla Cissé, Président de l’URD et chef de file de l’opposition serait effective depuis hier. Dès l’annonce de cette libération, l’opinion retient son souffle et attend une confirmation officielle de la part des autorités maliennes. Mais, selon plusieurs sources, Soumaïla, enlevé le 25 mars dernier, aurait été libéré contre la libération de plusieurs dizaines de djihadistes (incarcérés dans les prisons maliennes) et le versement d’une rançon. Si cette information se confirme, elle vient mettre fin à une affaire qui a ébranlé la République et fait couler beaucoup d’encre et de salive au Mali et à l’extérieur. Soumaïla retourne donc en famille après plus de 6 mois de captivité. 

D’après les informations, ces libérations ont eu lieu sur le territoire malien à au moins deux endroits. Vers le centre, et surtout dans le Nord, dans la localité de Tessalit située dans la région de Kidal frontalière de l’Algérie.

Concernant le motif de ces libérations, de source bien informée, elles rentrent dans le cadre de discussions, de négociations pour obtenir éventuellement la libération d’otages. Parmi les hypothèses, il pourrait s’agir de la libération de Soumaïla Cissé. Le chef de file de l’opposition avait été enlevé, le 25 mars 2020, alors qu’il battait campagne pour le premier tour des législatives 2020. Le rapt s’est produit non loin de son fief électoral de Niafunké, le convoi de deux véhicules et d’une petite quinzaine de personnes est tombé dans une embuscade, à moins de 5 kilomètres de sa destination finale (Koumaïra). Le véhicule qui transportait M. Cissé a été mitraillé sans sommation. Son garde du corps est mort des suites de ses blessures.

Des initiatives multiples pour sa libération

Au lendemain de son enlèvement, plusieurs initiatives ont été prises pour la libération du leader de l’URD. Ainsi, le gouvernement a mis en place une cellule de crise dirigée par l’ancien premier ministre Issoufi Maïga. « Cette cellule de crise a pour mission d’assurer la coordination de l’ensemble des actions en vue de la libération du Chef de file de l’opposition politique et de ses compagnons », lit-on dans un communiqué ».

De son côté, le parti du chef de file de l’opposition malienne, l’URD, a aussi mis en place une cellule de crise.

De son côté,l’ancien président du Haut Conseil Islamique du Mal, l’Imam Mahmoud Dicko, dont la contribution a été sollicitée par le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), a exprimé son entière disponibilité à s’associer à toutes les actions en vue d’obtenir la libération du Chef de file de l’opposition.

D’autres initiatives nationales et internationales avaient été entreprises pour réclamer la libération du chef de file de l’opposition.Aussi, plusieurs rassemblements et manifestations ont eu lieu pour réclamer sa libération et plus d’implication des autorités. Plusieurs personnalités africaines et de la diaspora, hommes politiques, intellectuels, membres de la société civile, appellent à sa libération sans condition

Ainsi, une centaine de personnalités africaines ont appelé dans une pétition à sa libération. Pour ses amis et soutiens, Soumaïla Cissé, peut être détenu dans des » conditions difficiles et inacceptables : « La santé et la vie de Mr Soumaïla Cissé sont exposées de façon dangereuse, ce, depuis son enlèvement. Depuis le début de la crise sécuritaire que traverse le Mali, l’enlèvement d’une personnalité d’une telle envergure est unique et sans précèdent », écrivent-t- ils dans leur pétition.

Autre appel à sa libération, dans une tribune, onze personnalités, dont deux anciens Premiers ministres du Burkina Faso et du Sénégal, lancent un appel à « tout faire pour obtenir sa libération ». Ils estiment que « le sort du Mali est lié à celui de Soumaïla Cissé » : « Nous pouvons également témoigner que Soumaïla incarne ce qu’il y a de meilleur dans la méritocratie et la promotion par l’école et le travail, ayant été sélectionné comme l’un des plus brillants étudiants de l’Université de Dakar et bénéficiaire à ce titre d’une bourse pour poursuivre ses études en France où il termina major de sa promotion à l’Institut des Sciences de l’ingénieur de Montpellier. Son début de carrière en France est également impressionnant : IBM, Pechiney, Thomson…, avant de rentrer au pays pour le servir.

Ce parcours exemplaire doit inciter chacun à tout faire pour obtenir sa libération. Le Mali et l’Afrique ont besoin de Soumaïla Cissé ; il serait criminel de l’abandonner. C’est bien plus que son sort qui est en jeu. C’est la vie publique du Mali, son processus démocratique, le fonctionnement de l’État et l’avenir d’un pays qui a tant besoin de dirigeants de son calibre. », affirment les signataires de la tribune

Pour sa part, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, le Parlement panafricain et l’Union parlementaire africaine lancent un appel aux autorités maliennes et aux forces de maintien de la paix comme la Minusma et Barkhane, afin qu’elles multiplient leurs efforts pour sa libération. A ce effet, les parlementaires invitent « Les plus hautes autorités maliennes ainsi que celles de la sous-région et du continent à une forte mobilisation et à accentuer leurs efforts pour la libération de Soumaïla Cissé ; Les forces de maintien de la paix – notamment la MINUSMA, l’opération Barkhane et tous les partenaires sécuritaires du Mali – à mettre tout en œuvre pour accompagner et faciliter le retour rapide et en bonne santé de Monsieur Soumaïla Cissé auprès des siens ; Enfin, toutes les bonnes volontés qui peuvent jouer un rôle à œuvrer en concertation avec les autorités en charge du dossier pour un dénouement heureux et prompt de cette situation. »

“L’enlèvement de Soumaïla Cissé risque de créer des précédents graves et préjudiciables à l’entrave de l’exercice de parlementaires ou bien d’hommes politiques. Je souhaite vivement que les autorités maliennes puissent s’investir davantage pour la libération de Soumaïla Cissé dont la famille doit vivre des moments très difficiles actuellement”, affirme Roger Nkodo Dang, président du Parlement panafricain.

L’ex-ministre guinéen de la Justice, Cheick Sako, qui a démissionné de ses fonctions le 20 mai 2019, espère ainsi que cet appel va inciter les autorités maliennes à s’occuper plus sérieusement du dossier. : “Si c’était quelqu’un de la majorité, ils s’en seraient plus préoccupés. Ce qui est un peu regrettable. Donc, on espère que cet appel va faire bouger les autorités maliennes et au-delà, d’autres autorités, d’autres pays”, affirme-t-il.

Même le pasteur baptiste américain Jesse Jackson, a appelé à sa libération dans un message personnel adressé au Président IBK en fonction au moment.

Mémé Sanogo

Source : L’Aube

 

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