Mali: 50% des filles mariées avant 18 ans, dont 18% avant 15 ans (Plan International)

Selon une étude de Plan International intitulée ‘’Les filles dans la crise’’, au Mali à cause de la crise sécuritaire, 50% des filles ont été mariées avant l’âge de 18 ans, dont 18% avant 15 ans. Les résultats de cette étude, réalisée en février 2020 au Mali au Burkina Faso, ont été publiés le 25 août 2020 à l’hôtel Salam de Bamako.

C’est une série d’études dénommée ‘’Les filles dans la crise’’ qui repose sur plusieurs aspects. Elle est axée sur les expériences des filles à risque dans certains des endroits les plus instables au monde. Ainsi, cette dernière étude met l’accent sur la crise prolongée dans la région du Sahel et présente des filles et des femmes touchées par la violence et l’insécurité au Burkina Faso et au Mali.

Selon les responsables de Plan International, l’étude a concerné les filles âgées de 10 à 17 ans. Une tranche d’âge très vulnérable à des multiples violences sous toutes ses formes. L’étude révèle aussi qu’au Mali, 50% des filles ont été mariées avant l’âge de 18 ans et dont 18% d’entre elles ont été aussi mariées avant l’âge de 15 ans. Une situation qui, selon Plan International, n’a fait qu’aggraver depuis le début de cette crise qui a provoqué des vagues de déplacement des populations en masse. Une crise qui a également rendu la vie des jeunes filles assez difficiles au regard des difficultés que les parents eux-mêmes connaissent. Ainsi privé de leur droit fondamental qui est l’école, ces filles, dans les sites de déplacés dans leurs villages en situation d’insécurité, sont la plupart obligées de faire des activités pour subvenir à leurs besoins et pour aider les parents.

Dans un film documentaire projeté lors de la présentation du rapport d’étude, ces filles font des témoignages assez émouvants. «J’ai peur que mes parents ne me donnent à un homme que je n’aime pas »;«Quand on est malade, parfois, on n’a pas suffisamment d’argent, ni de moyens pour se rendre à l’hôpital… »; « Nous nous connaissons tous ici, mais pour aller chercher de l’eau, c’est chacun pour soi, Dieu pour tous »,peut-on retenir des multiples réactions des jeunes filles, interrogées par les services de Plan International.

Toutefois, l’étude révèle que la majorité des filles interrogées au Mali ont indiqué qu’elles se sentaient en sécurité chez-elles, tandis qu’au Burkina Faso, près de la moitié des personnes interrogées ont déclaré se sentir en danger chez-elles et 11% ont dit avoir été frappées par leurs pères ou leurs frères le mois précédent. Dans les deux pays (zones d’insécurités) le dénominateur commun reste le danger lorsque ces filles sont seules en famille ou ailleurs. Selon Plan International, plus de 1100 écoles ont cessé de fonctionner au Mali et 2500 au Burkina, dû essentiellement à la crise sécuritaire.

Les données de cette étude ont été collectées en février 2020 dans 8 endroits à travers la zone d’instabilité au Mali et au Burkina, à savoir : Bandiagara, Bankass, Diré et Gourma Rharouss au Mali et Tougan, Bomborokuy, Kongoussi et Pissila au Burkina Faso.

Amadou Kodio / afrikinfos-mali