Logements sociaux de Niamana N’Tabakoro : des attributions suspectes

‘’Un de mes objectifs majeurs est de pouvoir faciliter l’accès à un logement décent pour tous, en renforçant la politique de l’habitat’’ scandait le président ATT en 2002 dans le cadre de son ambitieux programme de développement économique et social. Et depuis… le Mali s’est lancé dans le vaste chantier de construction de logements sociaux. Cette action présidentielle qui a fait des émules sous d’autres cieux, est devenue aujourd’hui une source de frustration car accumulant corruption, malversation et injustice. Parmi ces dizaines de cas déplorables, figure l’obtention de logements sociaux par des personnes non prioritaires au grand détriment des personnes à revenu modeste qui ont normalement postuler.

Au temps Amadou Toumani Touré (concepteur de la politique des logements sociaux) les cérémonies de remise de clé aux bénéficiaires étaient de véritables moments de communion d’une part et d’autre part confirmait la transparence qui entourait ces opérations d’affectation. Mais de nos jours, ces cérémonies sont devenues un lointain souvenir. Les attributions de logements se font en catimini foulant au pied toutes les bonnes règles de transparence. Les attributions de logements sociaux sont- elles devenues de véritables mafias ? Tout porte à le croire dans les différents sites. Le cas qui nous intéresse aujourd’hui concerne le site de Niamana N’Tabakoro où plusieurs logements attribués restent curieusement fermés alors qu’ils étaient destinés à des personnes à revenu modeste et qui sont dans un besoin urgent de se loger dans leurs propres maisons. Dans cette zone les logements suivants : Log Type F3 N°5023 Rue 204 Porte 154 ; Log Type F3  N°4999 Rue 204 Porte 474 ; Log Type F4  N°4920 Rue 212 Porte 523 ; Log Type F4  N°4918 Rue 212 Porte 513 ; Log Type F4  N°4921 Rue 341 Porte 176 ; Log Type F4 N°4878 Rue 341 Porte 197. Dans la même zone, d’autres logements sont occupés par des ouvriers et des manutentionnaires journaliers qui vont au travail le jour et la nuit, ils viennent y dormir. L’interrogation à ce niveau est de savoir s’il s’agit des squatteurs admis et acceptés par des propriétaires installés hors du Mali et ne répondant pas aux critères d’attribution ? Seuls les responsables chargés de la gestion de ce dossier pourront donner une réponse. Les populations bénéficiaires de ces logements sociaux ont vu leur joie écourter parce que les promesses d’installation de l’électricité et de l’eau peinent à se réaliser alors qu’elles figurent en bonne place dans le contrat liant l’Office Malien de l’Habitat au bénéficiaires. Conséquemment les paiements de mensualités par propriétaires n’ont pas commencé. Certains d’entre eux ayant été obligé de débourser 40 000 Francs cfa aux services d’EDM sa pour obtenir les compteurs. Aussi, les logements inoccupés ont reçu la visite des voleurs qui sont partis avec portes, fenêtres et fils électriques. Comme on le dit souvent, la nature a horreur du vide.

Cette gestion opaque des attributions de logements sociaux à Niamana N’Tabakoro qui pourrait aussi concerner d’autres zones, devra être la priorité du futur ministre de l’habitat qui sera juger sur la gestion urgente de ce dossier sulfureux. C’est pourquoi, la dynamique association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière a saisi l’ancien ministre de l’habitat, de l’urbanisme et du logement social pour avoir des informations. Entre- temps, les personnes à revenu modeste qui n’ont malheureusement pas pu avoir de logements sont dans l’attente.

Oumar Baba TRAORE

Source : L’Analyste

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