Lutte contre la pandémie du coronavirus : les canaux de contamination à ne pas négliger  

La pandémie du COVID 19 a pratiquement plongé le monde dans une impasse totale, surtout dans les pays où le système sanitaire est fragile. A moins d’une semaine, le Mali a comptabilisé 28 cas positifs et environ 600 contacts en cours d’analyse (chiffres du 31 mars 2020). Si jusqu’ici l’épidémie n’a aucun remède comme traitement, il y a bien des canaux de propagation à ne surtout pas négliger.

Le gouvernement du Mali, bien que négligeant sur certains points dès le départ,  a d’ores et déjà pris certaines mesures afin de contrer la pandémie du coronavirus ou du moins éviter sa propagation dans le pays. De la suspension des vols commerciaux au renforcement du système de contrôle au niveau des frontières en passant par le couvre-feu instauré à Bamako de 21h à 05h, voilà des mesures précieuses à respecter si l’on veut limiter les dégâts de la maladie. A cela s’ajoutent les sensibilisations, notamment pour le lavage des mains avec du savon et l’utilisation du gel hydro-alcoolique et la réduction des passagers dans les transports en commun,  etc.

Quid des  marchés et des mosquées ?

Certes, des efforts ont été faits, mais beaucoup de choses restent à faire. Le cas des marchés et des mosquées reste difficile à gérer par le Gouvernement. Dans la plupart de deux lieux, les populations ne respectent pas les distances réglementaires d’un mètre, a fortiori  le nombre de regroupement autorisé. Aussi, l’on y trouve rarement des kits sanitaires. Pour qui connaît le Mali, les marchés et les mosquées constituent des lieux de regroupement par excellence. Sans aucun doute, sur le marché, les échanges des billets et des marchandises entre les clients et les fournisseurs non protégés peuvent facilement contribuer à la propagation de la maladie.

Les guichets automatiques des banques aussi !

Jusque-là, le contrôle au niveau de la plupart des banques de la place ne se limite qu’à l’entrée pour ceux qui veulent faire des opérations. Seul devant l’entrée de certaines banques, l’on voit des kits sanitaires installés. Il s’agit  juste d’un seau d’eau et du savon. Les gels hydro-alcooliques y sont très rares.

Au même moment,  des clients se bousculent à longueur de journée devant les guichets automatiques sans protection. A ce niveau, les clients utilisent le même clavier pour faire leurs retraits. Là non plus, l’on voit rarement des kits sanitaires, surtout quand il s’agit des guichets simples sans agence.

L’encre de vote, le plus grand risque !

Le premier coup est déjà parti. Les Maliens se sont rendus aux urnes le week-end dernier pour le premier tour des élections législatives. Si des mesures avaient été déjà prises par le gouvernement, notamment le respect de la distance règlementaire entre les électeurs, dans certains centres de vote, ces mesures n’ont pas été respectées. Aussi, tout le danger se trouvait à l’intérieur des bureaux de vote. Puisque les électeurs ont utilisé les mêmes boîtes d’encre durant toute la journée.

Pour le second tour, prévu le 19 avril 2020, le gouvernement doit penser à une nouvelle stratégie capable de réduire davantage le risque de contamination.

Amadou Basso