Les rites et traditions : les boli et leurs fonctions

Dans l’ancienne société malinké et dans la tradition animiste, la vie religieuse du village avait trois supports : les cultes des carrefours ( dankun), le dasiri( qui attache la bouche) les autels collectifs placés sur la tombe des ancêtres fondateurs du village.

Le bois sacré dyetu (bosquet de la pureté) abritait également les boli qui sont les réceptacles destinés à recevoir les âmes des morts ayant appartenu à la société ésotérique du Komo, ainsi que les masques et les instruments rituels de la société. Il existe plusieurs types de boli dont certaines descriptions ont été faites dans le précieux ouvrage : « Essai sur la religion bambara. » de G. Dieterlin : Nimara boli qui contient les cheveux des morts, du cuivre pour les âmes des animaux, de l’or pour celle des hommes, ces divers ingrédients placés dans un double sac reçoivent le sang sacrificiel qui coule entre les deux enveloppes et les imbibe.

boli individuels captant les âmes des hommes et des animaux sacrifiés.

Nyo boli, autel de mil qui détient une force vivifiante destinée aux semences du groupe. Nyama boli réceptacle des âmes de ceux qui sont morts de mort violente et qui est en relation avec les opérations guerrières. A noter que les sacs contenant les boli renfermaient souvent de l’or et mieux en Guinée certains etaient en diamants. Ce qui explique que les bois sacrés aient été souvent pillés et dévastés et que les boli en aient disparu.

A cause de l’influence de l’islam dans la plupart des villages, les bois sacrés sont à l’abandon et ne sont plus protégés par les interdits classiques. Mais les carrefours restent encore l’objet de cultes fréquents notamment de la part des chasseurs : le carrefour est le lieu d’élection, ou il convient de se débarrasser des Nyama, que tout individu détient et transporte avec lui.

C’est là qu’on accomplit les principaux rites purificateurs notamment les rites collectifs pour rupture d’interdits sexuels, ceux qui concernaient les champs cultivés et la brousse.

Le dasiri désigne à la fois le génie qui veille sur le village et son support qui peut être soit un arbre, soit un animal familial.

Dans mon village, le dasiri était autrefois un bouc qui circulait librement dans le village.

B.CAMARA, Journaliste, Chercheur

Last Updated on 03/11/2025 by Ousmane BALLO