La rubrique, ‘’L’Invité de la semaine’’, de votre hebdomadaire préféré d’enquêtes, d’analyses et d’informations générales ‘’Ziré’’ reçoit M. Abdrahamane Sidibé, président de la Commission Finance et Economie du Conseil régional de Sikasso. Dans cet entretien exclusif réalisé, le 2 décembre 2024, en collaboration avec le site d’informations générales, www.afrikinfos-mali.com, M. Sidibé retrace les potentialités de la région. Des potentialités énormes, selon lui, qui peuvent à elles seules palier les déficits des autres régions du Mali. Lisez donc cet entretien exclusif pour en savoir davantage sur la cité verte du Kénédougou.
Afrikinfos-Mali : M. Sidibé, présentez-vous à nos chers lecteurs !
M. Abdrahamane Sidibé : Je m’appelle Abdrahamane Sidibé. Je suis le président de la Commission Finance et Economie au Conseil Régional de Sikasso.
Monsieur le président, parlez-nous du Conseil régional de Sikasso et de sa mission !
Le Conseil Régional de Sikasso comme tous les Conseils régionaux, est une collectivité régionale dans le cadre de la décentralisation. Elle a pour mission essentielle, le développement de la région. Quand je parle de développement, il s’agit du développement dans tous ses aspects
À présent, parlez-nous des potentialités de la région de Sikasso !
En termes de potentialités de la région de Sikasso, il faut comprendre que Sikasso est une région carrefour qui est ouverte à plusieurs pays, à savoir le Burkina, la Côte d’Ivoire et la Guinée Conakry.
En termes de potentialités également, nous avons des ressources naturelles abondantes. En plus de cela, nous avons des potentialités en termes de ressources naturelles et de capital humain en parlant de potentialités capables de soutenir le développement de cette région.
Parlant toujours de potentialités, il faut savoir que nous avons beaucoup de spéculation, notamment au niveau de l’agriculture. Mais aussi, Sikasso est une zone très favorable à l’élevage, car c’est une région bien arrosée par rapport à la pluviométrie. Je dirais même que Sikasso est la région la mieux arrosée au Mali.
Vous avez énuméré les potentialités de façon globale. Mais, qui parle de Sikasso, pense automatiquement à l’agriculture. Dites-nous, comment le secteur agricole se porte à Sikasso.
Le secteur agricole se porte très bien, raison pour laquelle le Conseil régional a mis l’accent sur l’agro-silvo-pastorale comme moteur de développement économique de cette région. Parce que nos économies sont essentiellement basées sur l’agriculture, l’élevage et même la gestion et l’exploitation des ressources.
C’est pourquoi, le Conseil régional est en train de développer, depuis des années, des stratégies et politiques de promotion de filières agricoles, cela pour donner un certain dynamisme à l’économie de la région. Dans cette politique, nous avons identifié des filières porteuses notamment, il y a la patate douce, les tubercules en un mot, et les filières bétails viandes (la viande et du lait).
Monsieur le président, malgré cette politique, les producteurs restent confrontés à un autre problème, celui de manque d’infrastructures de transformation des produits agricoles. Quelles sont les initiatives prises dans ce sens par le Conseil régional ?
Au cœur de cette politique de promotion des différentes filières, il y a la transformation qui occupe une très grande place. Aujourd’hui, nous sommes en train de développer des stratégies pour qu’on puisse véritablement transformer ces produits agricoles afin qu’ils aient une plus-value. Sinon présentement, tous les produits sont vendus à l’état brut. Mais, en les transformant, il y aura une plus-value et je crois que les producteurs auront à gagner plus. Raison pour laquelle, nous sommes en train de mettre l’accent sur la transformation.
Parlant justement de cette politique, est-ce que le Conseil régional a les moyens de ses ambitions ?
Bon… ! On ne dirait pas qu’on a totalement les moyens de notre politique, mais nous nous basons sur le disponible pour au moins démarrer et faire l’ouverture vers d’autres partenaires techniques et financiers.
C’est ce qui nous amène à élaborer notre plan opérationnel qui est soumis chaque année non seulement à l’Etat malien mais aussi aux partenaires techniques et financiers pour quand-même appuyer le Conseil régional dans la mise en œuvre de cette politique de la promotion des filières agricoles.
Dans ce cadre, nous avons pu avoir un moment, l’accompagnement de la coopération suisse, des coopérations danoises et Luxembourgeoise. Présentement, nous avons un grand programme qu’on appelle PAFA (le Programme d’appui à la filière agricole) qui, aujourd’hui, est en train d’accompagner le Conseil régional dans la mise en œuvre de cette politique.
Monsieur Sidibé, la région de Sikasso est une région carrefour, vous l’avez dit et elle fait frontière notamment avec la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Comment se passe la collaboration avec ces pays ?
Je crois qu’entre ces trois pays, la collaboration est au beau fixe. Ce sont des pays intégrés de part et d’autre et Sikasso fait frontière avec la zone nord de la Côte d’Ivoire. Nous faisons frontière avec la zone Kénédougou du Burkina Faso et c’est pratiquement les mêmes peuples de part et d’autre. Donc, c’est ce qui justifie la bonne collaboration.
L’une des inquiétudes reste la sortie annoncée du Mali de la zone CEDEAO. Selon vous, comment va se passer la collaboration directe avec la Côte d’Ivoire pour la région une fois cette sortie actée ?
À mon avis, il n’y a pas trop d’inquiétude à se faire. Comme je l’ai dit, bien avant cette décision courageuse que les trois pays (Mali, Burkina et Niger) ont prises, les peuples vivaient ensemble. Donc, il n’y aura véritablement pas d’impact sur la bonne relation entre les peuples. Car, nous sommes pratiquement les mêmes.
Quand vous prenez la Côte d’Ivoire aujourd’hui, il y a plein de Maliens qui, depuis des années, se sont installés en Côte d’Ivoire et vice-versa. En plus de cela, nous partageons des cultures et même des coutumes en des différents endroits. Donc, rien qu’avec ces facteurs-là, je crois qu’il n’y a rien à craindre en termes de bonne collaboration entre ces deux pays.
Monsieur le président, dans notre intervention, vous avez évoqué les ressources minières qui font parties des potentialités de la région de Sikasso et récemment il y a eu l’inauguration de l’usine de Lithium ; pour vous, en tant que chargé des finances, quel est l’impact de cette ressource sur l’économie sikassoise ?
Tout d’abord, nous félicitons les plus hautes autorités du Mali pour l’inauguration de l’usine de Lithium à Bougouni qui faisait partie de Sikasso avec l’ancienne organisation territoriale. Je crois qu’à travers ses activités, cette société va contribuer à amoindrir d’abord le taux de chômage des jeunes qui est aujourd’hui une problématique pour les dirigeants. Mais en plus de cela, cette société va beaucoup contribuer tel qu’exigé par les cahiers de charge, au développement local. Donc en gros, les ressources minières jouent un grand rôle dans l’économie sikassoise.
Monsieur Sidibé, aujourd’hui le Mali fait face à une crise sécuritaire généralisée. Parlez-nous de la situation sécuritaire dans la région de Sikasso ?
Dans la région de Sikasso, je crois que sur le plan sécuritaire, la région est relativement calme. Il ne peut jamais y avoir une sécurité à 100%. L’insécurité ne vient pas souvent seulement des ennemis connus de la nation, il peut y avoir d’autres facteurs d’insécurité auxquels il faut faire face. Et je crois que dans la région de Sikasso aujourd’hui, l’insécurité est maîtrisée. Cela ne nous empêche pas de multiplier des initiatives pour maintenir la sécurité et de mener des actions de développement.
Y-a-t-il des difficultés auxquelles le Conseil est confronté à Sikasso ?
La difficulté majeure qu’il y a, c’est peut-être l’enclavement de la région. Parce qu’il y a de ces zones de production où l’accès n’est pas facile. L’autre difficulté majeure, c’est la problématique énergétique. Sans énergie, pas de développement industriel. Nous sommes aussi confrontés au maillage antique en télécommunication. Encore, il y a de ces zones qui n’ont pas la couverture de réseau téléphonique. Or, la communication est un élément très important dans le développement
Un appel aux plus hautes autorités ?
Je demanderais au nom du Conseil régional, aux plus hautes autorités, d’appuyer les collectivités de la région de Sikasso. Pas seulement le Conseil régional mais toutes les collectivités. Aujourd’hui, la région de Sikasso est une destination sûre, cela est extrêmement important pour l’investissement. Donc, le développement du Mali est possible à partir de Sikasso. Car, nous regorgeons de beaucoup de potentialités. Nous sommes gâtés par la nature et il y a assez de ressources. Donc, si l’Etat met les moyens à la disposition des collectivités, je crois qu’on pourra grandement contribuer au développement du Mali.
En dépit de ce message, quelles sont les perspectives que vous vous fixées pour la région ?
Notre priorité est d’attirer les investisseurs vers la région de Sikasso. Je le dis et je le répète, Sikasso est une destination sûre pour l’investissement. De façon spécifique, nous travaillons à attirer des investisseurs dans le domaine de l’industrialisation pour véritablement mettre l’accent sur la transformation des produits agricoles.
Entretien réalisé par Amadou Kodio / Afrikinfos-Mali
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