PRODEC 2 : un échec… !

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Après l’évaluation du plan d’actions pluriannuel budgétisé 2019 à 2022 (PAPB 2019-2022) du programme décennal de développement de l’éducation et de la formation professionnelle (PRODEC 2), le Bureau du Vérificateur général (BVG) conclut que les objectifs dudit programme n’ont pas été atteints.

Au cours de cet exercice, le BVG estime que l’équipe d’évaluation a retenu six questions en fonction de leur importance et compte tenu des ressources budgétaires disponibles ainsi que du délai imparti pour la réalisation des travaux. « Elles sont regroupées en quatre critères d’évaluation : la pertinence, l’efficacité stratégique, l’efficacité opérationnelle et la gouvernance », précise le rapport d’évaluation publié le 2 septembre 2024.

S’agissant du critère de la pertinence, le BVG souligne que la matrice de gestion des risques n’avait pas prévu la réalisation simultanée des risques identifiés, une réalité à laquelle le programme a été confronté pendant sa phase de mise en œuvre. « C’est pourquoi, la mission recommande au Directeur de la Cellule de Planification et de Statistique (CPS) du secteur de l’Education assurant le Secrétariat technique du PRODEC 2, de tenir compte de l’hypothèse de survenance simultanée des risques dans la matrice de gestion des risques des autres phases du PRODEC 2 », ajoute-t-il.

Pour ce qui concerne le critère de l’efficacité stratégique, il ressort du rapporte que la mission a cherché à savoir si des mesures, devant contribuer à relever le niveau de fréquentation des séries et filières scientifiques par les élèves, sont prévues par le PRODEC 2, ainsi que des actions importantes touchant la politique de manuels scolaires et la création d’une cité des sciences. « De plus, les mécanismes de reddition de comptes comme les rapports annuels de performance n’ont pas permis d’apprécier la réalité de l’exécution technique et financière du PAPB 2019-2022 », peut-on lire dans le rapport.

Pour améliorer le mécanisme de prévention et de gestion des risques et vulnérabilités, le BVG note que le PRODEC 2 a prévu l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de contingence. « Malgré cette prévision dans le document du PRODEC 2, il n’existe pas de plan de contingence pour le système éducatif du Mali », ajoute-t-il.

Selon le BVG, pour répondre aux enjeux des écoles coraniques dans un contexte d’insécurité et de chômage des jeunes, le PRODEC 2 a retenu parmi les résultats, l’intégration des écoles coraniques dans le système éducatif formel. « Le processus d’intégration des écoles coraniques est à l’arrêt depuis plusieurs années, alors que la question constitue un enjeu majeur de sécurité et de lutte contre le chômage des jeunes », souligne-t-il.

Aussi, l’on note de l’évaluation du PRODEC 2 que l’appropriation du programme par les acteurs est une bonne pratique conditionnant la réussite de la mise en œuvre des programmes. « Il ressort que plusieurs acteurs clés du PRODEC 2 ne disposaient ni du document de programme ni de son plan d’actions au passage de l’équipe d’évaluation. De même, l’équipe d’évaluation a eu la confirmation qu’aucun atelier ou séance de travail relativement à l’appropriation du PRODEC 2 n’a été réalisé à l’attention du personnel de certaines structures impliquées dans sa mise en œuvre. Les organes de gouvernance et de suivi de la mise en œuvre du PRODEC 2 ne sont pas entièrement fonctionnels. Cela a un impact sur la mise en œuvre du programme dans un contexte de non-appropriation de celui-ci par des acteurs clés », souligne le rapport.

Pour pallier ces insuffisances, la mission a formulé des recommandes adressées à chacune des structures concernées.

Ismaël Traoré

Source : Ziré

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