Crise énergétique : l’horizon s’assombrit

Au Mali, plus les jours passent, plus l’horizon s’assombrit quant à la situation de l’Énergie du Mali-Sa (EDM-sa). La fourniture correcte de l’électricité pour les populations est devenue une inquiétude générale au point que l’on se demande s’il y a réellement une solution immédiate.

Ces dernières semaines, la situation est tout simplement intenable tant pour les foyers que pour les entreprises. L’électricité est devenue tout simplement une denrée rare laissant les populations dans une désolation totale. Longtemps patientes, elles crient, par endroits leur ras-le-bol, suite aux coupures en désordre du réseau.

A Bamako, rares sont les quartiers qui ont de l’électricité pour plus de six heures par jour. Une situation qui inquiète les populations. « On pensait que cette situation était passagère. Parce qu’à chaque fois, les autorités nous ont rassurés que les conditions allaient se réunir pour mettre définitivement fin à cette crise énergétique. De 2021 à maintenant, nous constatons que la situation ne fait qu’empirer. Ce, en dépit de nombreuses promesses qui n’ont jamais rien donné », déplore Cheick Oumar Djiré, un chef d’atelier de soudure à N’Golonina en Commune II du District de Bamako.

En gros, toutes les entreprises de Bamako souffrent de ces coupures sauvages. Toujours dans cet atelier de Cheick Oumar, le quotidien des travailleurs est désormais consacré à de simples causeries. Ils ne cessent de s’interroger sur l’avenir de leur atelier. Quant à Cheick Oumar Djiré, il tente par tous les moyens de faire respecter les rendez-vous des clients et de faire face aux charges de l’atelier. « Vous voyez vous-même l’état des choses ? C’est désormais notre quotidien. Nous arrivons difficilement à exécuter un seul bon de contrat par semaine. Imaginez la pression avec laquelle nous vivons actuellement », ajoute M. Djiré.

Au cours des dernières semaines, beaucoup de chef d’entreprise ont exprimé leur inquiétude via des médias ou des réseaux sociaux face à la situation. Pire, certains ont dû mettre la clé sous la porte pour passer à autre chose. Le promoteur de l’entreprise Sayourou Aviculture, Moussa Tounkara, a déjà déclaré que depuis quelques semaines son entreprise perd des millions de francs CFA par jour. En une semaine par exemple, l’entreprise, selon son promoteur, a perdu environ deux milles sujets (poulets), faute d’électricité. « En moins d’une semaine, nous avons perdu plus de trois cent sujets. Nous avons fait une réservation pour un client et ce dernier a désisté. Et chaque jour, quand nous n’avons pas l’électricité, nous perdons au moins 500 sujets et imaginez ce que cela peut donner en ce temps-ci. Donc par semaine, nous perdons entre deux mille et deux mille cinq cent sujets. Sur la base d’environs six mille de francs CFA par sujet, nous perdons des millions de francs CFA par semaine », déplore-t-il.

Avec près de vingt employés au départ, Sayourou Aviculture se retrouve désormais avec seulement dix. « La situation est intenable pour nous et nous sommes obligés de diminuer le personnel, ce qui est indépendant de notre volonté », précise M. Tounkara. Toutefois, le jeune entrepreneur exhorte les autorités à trouver des voies et moyens pour trouver une solution à la crise énergétique sans quoi, les entreprises risquent de se plonger les unes après les autres.

Au regard de toutes ces inquiétudes, la question d’électricité demeure une urgence et une préoccupation nationale à laquelle il faut absolument trouver une solution. Puisque la relance de l’économie nationale en dépend.

Amadou Kodio

Source : Ziré

 

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