GAZA, 6 novembre (Reuters) – Gaza est en train de devenir un « cimetière pour les enfants », a déclaré lundi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, amplifiant les exigences en faveur d’un cessez-le-feu dans l’enclave, où les autorités sanitaires palestiniennes ont déclaré que le bilan des frappes israéliennes avait dépassé les 10 000 morts. .
Israël et les militants du Hamas qui contrôlent Gaza ont repoussé la pression internationale croissante en faveur d’un cessez-le-feu. Israël affirme que les otages pris par le Hamas lors de ses ravages dans le sud d’Israël le 7 octobre devraient être libérés en premier ; Le Hamas affirme qu’il ne les libérera pas et qu’il n’arrêtera pas les combats tant que Gaza sera attaquée.
« Les opérations terrestres menées par l’armée israélienne et les bombardements continus frappent des civils, des hôpitaux, des camps de réfugiés, des mosquées, des églises et des installations de l’ONU – y compris des abris. Personne n’est en sécurité », a déclaré António Guterres aux journalistes.
« Dans le même temps, le Hamas et d’autres militants utilisent des civils comme boucliers humains et continuent de lancer des roquettes sans discernement vers Israël », a-t-il déclaré, appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.
Israël a déclaré que 31 soldats avaient été tués depuis le début de ses opérations terrestres élargies à Gaza le 27 octobre et a réitéré que le Hamas se cachait avec des civils et dans les hôpitaux. Le Hamas a déclaré que l’idée selon laquelle le Hamas était basé dans des hôpitaux était un « faux récit que l’ONU devrait vérifier ».
Un journaliste de Reuters à Gaza a déclaré que les bombardements aériens, terrestres et maritimes d’Israël ont été parmi les plus intenses depuis l’attaque du 7 octobre au cours de laquelle le Hamas a tué 1 400 personnes en Israël et capturé plus de 240 otages.
Le ministère de la Santé de l’enclave contrôlée par le Hamas a déclaré qu’au moins 10 022 personnes avaient été tuées à Gaza , dont 4 104 enfants.
« Gaza est en train de devenir un cimetière pour les enfants . Des centaines de filles et de garçons seraient tués ou blessés chaque jour », a déclaré António Guterres.
Les organisations internationales ont déclaré que les hôpitaux ne peuvent pas prendre en charge les blessés et que la nourriture et l’eau potable s’épuisent alors que les livraisons d’aide sont loin d’être suffisantes .
Guterres a déclaré que 89 personnes travaillant pour l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) figuraient parmi les morts. L’UNRWA a déclaré que cinq collègues avaient été tués au cours des seules dernières 24 heures.
« Nous avons besoin d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Cela fait 30 jours. Assez, c’est assez. Cela doit cesser maintenant », a déclaré un communiqué antérieur de 18 organisations des Nations Unies.
Les États-Unis s’efforcent d’organiser des pauses dans le conflit afin de permettre l’aide plutôt qu’un cessez-le-feu complet, arguant, comme Israël, que les militants du Hamas ne feraient qu’en profiter.
Le président américain Joe Biden a discuté de ces pauses et d’éventuelles libérations d’otages lors d’un appel téléphonique avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu lundi, réitérant son soutien à Israël tout en soulignant que celui-ci doit protéger les civils, a indiqué la Maison Blanche.
Les visages des otages ont été projetés sur le mur de la vieille ville de Jérusalem à la veille du premier anniversaire de l’attaque.
ISRAËL DIT QU’IL SE FERME SUR LE HAMAS
L’armée israélienne a déclaré que ses forces avaient pris un complexe militant et étaient prêtes à attaquer les combattants du Hamas cachés dans des tunnels souterrains et des bunkers dans le nord de la bande de Gaza, après avoir isolé la zone avec des troupes et des chars. Il a publié une vidéo montrant des chars se déplaçant dans des rues bombardées et des groupes de troupes se déplaçant à pied.
« Maintenant, nous allons commencer à nous rapprocher d’eux », a déclaré le lieutenant-colonel Richard Hecht aux journalistes.
La branche armée du Hamas, les brigades Al-Qassam, a déclaré avoir endommagé 27 véhicules militaires israéliens en 48 heures et infligé des pertes importantes lors d’engagements directs avec les troupes israéliennes.
Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que des dizaines de personnes ont été tuées par les frappes aériennes israéliennes dans le nord et le sud, notamment contre l’hôpital de cancérologie Rantissi de la ville de Gaza, où huit personnes ont été tuées. L’armée israélienne a déclaré qu’elle étudiait le rapport.
Le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza a déclaré qu’une frappe aérienne avait également touché un bâtiment appartenant au plus grand hôpital de Gaza, Al Shifa, où 170 personnes étaient soignées et des centaines d’évacués s’abritaient. Une personne a été tuée et plusieurs ont été blessées, a-t-il précisé. Israël a déclaré qu’il n’avait pas frappé l’hôpital.
Le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré qu’il avait escorté un convoi de quatre ambulances de patients depuis la ville de Gaza jusqu’au poste frontière de Rafah avec l’Égypte. Les évacuations avaient été suspendues depuis une frappe israélienne contre une ambulance vendredi, mais trois sources de sécurité égyptiennes ont indiqué que des dizaines de détenteurs de passeports étrangers étaient également partis lundi.
BLINKEN EN TOURNÉE RÉGIONALE
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu dans la région pour tenter d’empêcher l’escalade du conflit, planifier un avenir sûr pour les Israéliens et les Palestiniens et obtenir davantage d’aide.
« Je pense que nous verrons dans les jours à venir que l’aide peut s’étendre de manière significative », a déclaré Blinken en Turquie.
Il s’est rendu dimanche en Cisjordanie occupée par Israël pour montrer son soutien aux Palestiniens là-bas et à Gaza et a eu des entretiens en Israël ainsi qu’en Jordanie voisine avec des dirigeants arabes.
Le directeur de la CIA américaine, William Burns, s’est également rendu en Israël et devait se rendre dans d’autres États de la région, a rapporté le New York Times. La CIA n’a pas répondu à une demande de commentaire.
Israël a déclaré qu’il frappait des cibles du Hezbollah au Liban en réponse à un barrage de roquettes tirées sur les villes du nord d’Israël, une intensification des pires affrontements à la frontière israélo-libanaise depuis 2006.
Le Hamas a déclaré avoir lancé 16 missiles vers Nahariyya et le sud de Haïfa en Israël.
Pendant ce temps, des personnes recherchaient des victimes ou des survivants dans le camp de réfugiés de Maghazi à Gaza, où le ministère de la Santé a déclaré que les forces israéliennes avaient tué au moins 47 personnes lors de frappes dimanche matin.
« Toute la nuit, moi et les autres hommes avons essayé de dégager les morts des décombres. Nous avons eu des enfants, des chairs démembrées et déchirées », a déclaré Saeed al-Nejma, 53 ans. .
L’armée israélienne a déclaré que le délai de quatre heures accordé aux civils pour quitter le nord serait répété quotidiennement. Les contrôles de l’ONU ont montré que moins de 2 000 personnes ont utilisé le couloir dimanche, invoquant la peur et les dégâts sur les routes. Un envoyé américain a déclaré samedi qu’entre 350 000 et 400 000 personnes se trouvaient encore dans le nord .
(Cette histoire a été rediffusée pour montrer que Benjamin Netanyahu est le Premier ministre israélien, et non le président israélien, au paragraphe 13.)
Source : Reuters