« Faire du système eau, hygiène et assainissement, une priorité du secteur de la santé pour améliorer la santé publique ». C’est là, l’objectif global de la nouvelle stratégie de WaterAid Mali qui a été lancée le 5 mai 2023 à l’Hôtel Salam de Bamako. Cette stratégie, qui s’étend sur cinq ans (2023-2028) et dont la mise en œuvre coûtera à WaterAid Mali environ 17 milliards de FCFA, cadre parfaitement, selon Sounssourou Dembélé, secrétaire général du ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau, avec les priorités du gouvernement malien.
Faire peu et influencer beaucoup afin de susciter un leadership fort, cela en synergie d’actions avec tous les partenaires pour répondre de manière efficace aux besoins réels des populations en matière d’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement. C’est là, la quintessence de cette nouvelle stratégies réfléchie par WaterAid Mali et inspirée des aspirations réelles des communautés bénéficiaires.
C’est une stratégie qui s’étend sur cinq ans (2023-2028), dont l’objectif est de faire du système Eau, Hygiène et Assainissement une priorité du secteur de la santé pour améliorer la santé publique. Ainsi dudit document, il ressort que WaterAid Mali et ses partenaires contribueront de manière collégiale à améliorer la santé publique. Il s’agit de travailler à améliorer l’accès durable à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement ; à renforcer la gouvernance du secteur, ainsi que le dynamisme du secteur d’accès Eau, Hygiène et Assainissement (EHA).
Pour y parvenir, WaterAid Mali estime que chaque individu doit se sentir responsable de sa santé en acceptant d’adopter les comportements d’hygiène appropriés. Aussi pour l’organisation internationale, aucun enfant de 0-5 ans ne doit encore mourir de maladies liées à une insuffisance de services d’eau, d’hygiène et assainissement. « Aucun élève (spécifiquement aucune fille) n’abandonne l’école à cause d’une insuffisance de services EHA ; chacun peut s’épanouir, jouir de son droit à la dignité et à la santé grâce à des services EHA durables et sûrs, même dans les contextes de fragilité et de catastrophe ; la qualité des soins dans les centres de santé est améliorée à travers l’accès à l’EHA », nous renseigne la nouvelle stratégie.
Atteindre 3 000 000 de bénéficiaires supplémentaires…
Cette nouvelle stratégie, dont la mise en œuvre coûtera à WaterAid Mali environ 17 milliards de FCFA, couvrira les régions de Koulikoro, Dioïla, Ségou et San. D’ici à 2028, l’organisation ambitionne de fournir les services d’eau, d’hygiène et d’assainissement à trois millions de personnes. Il s’agit également de faire en sorte que tous les centres de santé des zones d’intervention appliquent les normes nationales en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement.
Dans cette démarche, WaterAid Mali adopte une approche qui prend en compte : services, capacités et influences ; programmation sensible à la sécurité ; évidence, apprentissage et innovations ; partenariats et alliances ; et enfin droits humains, égalité genre.
Les résultats attendus de l’ensemble de ces interventions, selon WaterAid Mali, sont relatifs à l’accès aux services EHA inclusifs et résilients, et à des pratiques d’hygiène améliorées renforçant la santé publique au Mali d’ici à 2028. En plus de cela, des changements ultimes sont attendus. Il s’agit de faire en sorte que les femmes et les enfants adoptent les bonnes pratiques d’hygiène ; que le leadership et l’engagement du gouvernement pour la priorisation et l’intégration de l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans les programmes PCI (prévention et contrôle des infections) soient renforcés et enfin que le changement des normes sociales en matière d’hygiène soit effectif.
« Cette stratégie a été élaborée par les Maliens pour les Maliens. Elle n’a pas été pensée ailleurs ou importées. C’est vraiment le fruit des expériences et des compétences maliennes », a déclaré Halidou Koanda, directeur des Programmes de WaterAid Afrique de l’Ouest.
Selon le directeur pays de WaterAid Mali, Tidiane Diallo, cette stratégie vise à réduire le taux de mortalité infantile au Mali, ainsi que l’accès à l’eau, hygiène et l’assainissement au niveau communautaire qui constitue pour nous un droit fondamental. « Nous sommes conscients qu’au niveau de WaterAid Mali que nous ne pouvons pas atteindre nos ambitions seuls. C’est pourquoi, nous priorisons toujours les partenariats à tous les niveaux afin d’avoir une coordination autour des actions à mener », a-t-il ajouté.
La stratégie cadre parfaitement avec les priorités du gouvernement
Selon Sounssourou Dembélé, secrétaire général du ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau, ces actions ont contribué non seulement à améliorer les conditions de vie des communautés vulnérables, mais aussi à rehausser le profil du secteur eau, hygiène et assainissement. « La stratégie 2023-2028 de WaterAid cadre parfaitement avec les priorités du gouvernement en matière d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène. Les efforts du gouvernement s’inscrivent dans le sens de garantir l’accès de tous les Maliens à l’eau et à l’assainissement conformément aux Objectifs du Développement Durable. Dans ce sens, d’énormes efforts ont été consentis par l’Etat. Ainsi, dans le but d’atteindre l’ODD6, le gouvernement du Mali a montré son engagement à travers la révision des outils d’orientation du secteur comme le Cadre stratégique pour la Relance économique et le Développement durable (CREDD) 2019-2023 suivi des réformes politiques et institutionnelles, la révision des politiques nationales de l’eau et de l’assainissement, l’élaboration du programme commun de gouvernance du secteur de l’Eau et de l’Assainissement, l’augmentation du budget d’Etat alloué par l’Etat au secteur Eau et assainissement pour ne citer que cela », a-t-il ajouté.
Sounssourou Dembélé estime aussi que malgré ces efforts, les besoins sont encore énormes pour être au rendez-vous de 2030. « C’est pourquoi, nous apprécions les efforts des partenaires techniques et financiers qui contribuent fortement au développement du Mail en général, et à celui du secteur de l’eau et de l’assainissement en particulier », a-t-il souligné.
C’est donc parti pour cinq ans de labeur en faveur de l’accès des populations des localités concernées aux services eau, hygiène e assainissement dans le but d’améliorer la santé publique des bénéficiaires.
Ousmane BALLO / Afrikinfos-Mali