L’imam Dicko visé par des tirs de lacrymogènes lors de son retour au Mali

Alors que les fidèles de l’imam étaient rassemblés pour célébrer son retour d’Arabie saoudite, des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre. Les tensions sont de plus en plus palpables entre les proches de Dicko et le pouvoir malien.

Les fidèles de l’imam Dicko ont réclamé des explications à la junte au pouvoir après l’emploi de gaz lacrymogènes contre le cortège de leur leader, importante figure religieuse et politique.

Le 14 janvier, de nombreux supporteurs de l’imam étaient allés l’accueillir à l’aéroport de Bamako, à son retour d’Arabie saoudite où il vient d’être distingué au sein de l’ONG Ligue islamique mondiale. Selon des vidéos et des photos ayant abondamment circulé sur les réseaux sociaux, des lacrymogènes ont été lancés au cours du cortège raccompagnant le dignitaire   chez lui.

Tension potentielle

Imputés aux forces de l’ordre, ces tirs ont suscité beaucoup de réactions du fait de l’influence prêtée à l’imam Dicko, et de l’intérêt porté au moindre signe de tension potentielle dans un contexte de monopolisation du pouvoir par les militaires. L’imam Dicko a été la figure tutélaire d’un mouvement de contestation qui a précédé le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta par les colonels en août 2020.

Depuis, il a ouvertement exprimé ses désaccords avec la junte. Son retour a coïncidé avec la « journée nationale de la souveraineté retrouvée » instituée par la junte. Pour sa part, l’imam Dicko a minimisé l’incident qu’il a dit « regretter » dans une vidéo diffusée le 14 janvier. Mais la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) a condamné ce qu’il considère comme une « agression ». « Rien ne peut justifier cet acte des services de sécurité contre des fidèles musulmans sortis pour glorifier l’islam », indique un communiqué de la CMAS qui demande aux autorités d’établir les responsabilités.

La CMAS s’est signalée récemment en demandant à la junte de renoncer à son projet de nouvelle Constitution. Son adoption, censée donner lieu à un référendum en mars, est un des projets essentiels prévus par la junte et invoqués par elle pour rester au pouvoir jusqu’à des élections programmées en 2024.

AFP