Mali : 103 communautés abandonnent l’excision et le mariage précoce

La cérémonie de déclaration publique de l’abandon de la pratique de l’excision et du mariage des enfants par 103 communautés des cercles de Koulikoro, Banamba, Dioila, Baraouéli et Bougouni, a vécu à Baraouéli en face du pied-à-terre, le vendredi 23 décembre 2022. L’acteur principal de cette œuvre gigantesque est l’ONG Tostan qui s’est donnée comme mission régalienne un encadrement communautaire sur les droits humains basés sur la communication interpersonnelle.

C’était en présence de la Directrice Nationale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Tounkara Sophie Soucko ainsi que les représentantes des cinq services régionaux du même nom (Koulikoro, Dioila, Sikasso, Bougouni et Ségou. Les élus locaux, les notabilités du cercle, les autorités administratives, les représentants des communautés déclarantes La représentante de l’UNFPA Caroline Muller, le coordinateur National de Tostan Moussa Diallo, étaient également présents.

Le chef du village de Baraouéli, Batougounè Sylla ; le maire de Baraouéli, Diadié Konandji non moins porte-parole des maires et les autorités religieuses se sont succédé au pupitre pour saluer l’initiative de l’ONG dans leur localité.

La représentante de l’UNFPA, Caroline Muller, après avoir faire les historiques de son organisation à travers le Mali a réitéré son soutien et son accompagnement à Tostan dans le cadre de la connaissance des droits humains et d’autre pratiques néfastes qui mettent en danger la bien être de la femme et de la jeune fille.

Quant au coordinateur National de Tostan, Moussa Diallo, il dira que la consécration d’un mouvement communautaire en faveur de l’abandon de l’excision et du mariage des enfants par l’engagement de 103 communautés est le fruit d’un partenariat entre gouvernement du Mali et le Fond des Nation Unis pour la population (UNFPA) à travers le programme conjoint « accélérer la pratique de l’excision et le programme spot light plus promotion de l’égalité des genres, l’autonomisation des femmes.

Selon Moussa Diallo, de 2017 à nos jours des résultats encourageants ont été enregistrés, dont notamment : en 2018, la déclaration de Koulikoro avec 141 communautés, en 2020 celle de Dioila avec 248 communautés, en 2021 la déclaration de Wolomè avec 127 communautés et cette année 2022 honneur revient à la communauté de Baraouéli d’organiser la présente cérémonie d’abandon avec 103 communauté qui se répartissent entre les communautés des  communes rurales de Maridiela, de Kaladougou, de Nangola, de Wacoro de Tougouni, de Kèmè Kafo, de Massigui, de Banco, de  Ngolobougou, de Benkadi, de Baraoueli, de Kalakè, de Sanando, de Bouindo. Ces communes se répartissent entre les régions de Koulikoro, Segou, Dioila, Bougouni et Skkasso.

« Cette activité a permis de toucher 39 000 personnes  à travers  les apprentissage  de proximité  du projet et les renforcement de capacité dans trente centres, des sensibilisations de proximité de masses,  des émissions radiophoniques pour accroître la connaissance et l’accès des services aux femmes et aux filles ainsi qu’aux hommes et aux garçons, la ténue de quatre rencontres communautaires avec l’implication des leaders religieux de coutumier, les représentants des groupements de femme pour la mobilisation sur les question de VBG. 40 leaders religieux et communautaires capacités au niveau national, local et communautaire dans les activités d’information, de sensibilisation sur les violences basées sur le genre. Cinq session de plaidoyers réalisés auprès des élus locaux, les  communautaires coutumier et religieux sur les VBG. Près de cent survivantes identifiées sur les sites d’intervention et référées dans les centres de santé pour la prise en charge gratuite. Près de 40 mille personnes informées et sensibilisées sur les droits humains, la promotion de l’abandon des VBG et la santé de la reproduction. Ces différentes réalisations ont contribué largement à faciliter l’adhésion des communautés au mouvement d’abandon des pratiques néfastes comme l’excision et le mariage précoce», a ajouté M. Diallo

Cette déclaration historique de l’abandon de la pratique de l’excision et du mariage précoce a été lue par Tahirou Sylla, l’un des conseillers du chef de village de Barouéli et dont une copie a été remise aux autorités.

Quant à la représentante du Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Tounkara Sophie Soucko, elle a remercié l’ONG Tostan et ses partenaires ; les autorités administratives  locales ; les élus locaux et toutes les populations de Baraouéli pour l’atteinte de ces résultats. Elle  a aussi félicité toutes  ces communautés villageoises pour cette importante décision qui, selon elle, restera longtemps gravée dans la mémoire collective des populations. Elle a enfin exhorté au respect strict de ce noble engagement prescrit dans la convention locale, avant de rassurer que le département de promotion de la femme ne ménagera aucun effort pour les accompagner.

Ousmane Ladji Bamba / Afrikinfos-Mali