Insécurité dans la région de Gao : De simples palliatifs à la place de mesures durables et efficaces

Suite à une grève générale décrétée par les organisations syndicales et la désobéissance civile initiée par la société civile de Gao, ces mardi 8 et mercredi 9 novembre, pour protester contre le regain de l’insécurité, le gouvernement a dépêché une mission dans la Cité des Askia. Il s’agissait de prendre langue avec les forces vives pour éviter ces manifestations qui fragilisent les autorités.

Composée de plusieurs ministres dont celui de la Réconciliation et son homologue en charge de la Refondation de l’Etat, la délégation  gouvernementale avait pour mission de prendre langue avec les forces vives de la région de Gao pour éviter les manifestations qui fragilisent les autorités.

Dans cette mission ministérielle, figuraient également quelques membres du Conseil national de Transition, dont d’anciens députés comme Assarid Ag Ibarcawane et Mohamed Ould Mataly.

Toutefois, aucune solution n’a été proposée pour satisfaire les doléances des populations de Gao, notamment le retour de la sécurité dont la dégradation depuis mars dernier a causé de nombreux morts parmi les civils, des milliers de déplacés ainsi que de nombreuses localités totalement désertées.

Aujourd’hui, les grandes villes de la région de Gao sont envahies par des déplacés qui sont dans le dénuement le plus total. Contraints de fuir à cause des menaces formulées par les groupes armés terroristes, ces derniers sont devenus également indésirables au niveau des localités d’accueil comme Gao et Ansongo.

Il leur est reproché d’être au cœur de l’insécurité grandissante et urbaine qui sévit dans ces grandes villes du Nord. Les autochtones ne leur font pas du tout confiance et le risque de voir la tension monter n’est pas du tout à exclure.

D’aucuns craignent que cette situation ne débouche sur des affrontements entre autochtones et populations déplacées. Lesquelles ne savent même plus à quel saint se vouer.

Le risque d’aller à vau-l’eau

Les rencontres tenues par les ministres dépêchés sur les lieux ne produiront aucun effet tant que l’insécurité va perdurer. En tout cas, les populations de Gao ne semblent plus prêtes à écouter les discours et veulent surtout des actes. C’est la raison pour laquelle d’aucuns n’excluent pas d’autres mouvements d’humeur dans les jours à venir car la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. De nos jours, même l’administration est concentrée dans certaines grandes agglomérations laissant les populations livrées à elles-mêmes.

Dans ce contexte, il sera difficile d’organiser quelques grands rendez-vous comme la révision des listes électorales, la convocation du collège, le référendum constitutionnel, prévu d’ici à la fin de mars 2023.

La période de grâce accordée aux autorités de la transition par les populations, en espérant des lendemains meilleurs, semble avoir pris fin. L’incertitude et le désespoir semblent gagner du terrain. D’où la nécessité d’agir dans les meilleurs délais avant qu’il ne soit trop tard.

Cheick B. CISSE

Source: Le Wagadu

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