C’est la chute quasi assurée pour cette compagnie aérienne qui a tant suscité les espoirs de désenclavement des régions reculées du Mali. Sky-Mali, il s’agit d’elle, n’est visiblement plus que l’ombre d’elle-même avec une descente abyssale que traduisent les ajournements incessants de vols et de rendez-vous au grand dam d’une certaine clientèle abonnée aux airs du fait de l’insécurité et de l’état crasseux des infrastructures routières. Difficile d’en connaître les raisons profondes, mais il semble que la compagnie n’ait jamais su s’adapter à la donne consécutive à l’embargo sous-régional ainsi qu’à l’inflation des prix provoquée par les fluctuations du cours mondial des hydrocarbures. Il s’en est suivi une misère économe aux frais des passagers des vols intérieurs auxquels ceux des minibus de Bamako n’ont rien à envier en termes de confort. Ils sont souvent entassés dans les appareils et sont même sevrés d’aération pendant tout le temps que durent les embarquements avant de prendre les airs pour de longues heures ou minutes au long desquelles une seule bouteille d’eau est servi aux clients. À cette misère économe de carburant et de vivres s’ajoute l’économie de certains services qu’une compagnie aérienne ne peut se permettre sans jouir d’un monopole total des dessertes. C’est effectivement le cas pour SKY Mali, qui use et abuse de la dépendance de sa clientèle au point de lui offrir une assistance au sol de la plus piètre qualité imaginable. Il existe ainsi des aéroports où les bagages en soute s’entassent sur des dunes de sable, obligeant les passagers à la bousculade pour l’identification de chaque talon.
Source : Le Témoin