Le président Assimi Goïta à l’ouverture de la Senare : «Une aubaine pour chasser les démons de la division et de la terreur»

Le coup d’envoi de la Semaine nationale de la réconciliation a été donné hier par le président de la Transition au cours d’une cérémonie solennelle. Occasion pour le colonel Assimi Goïta d’exhorter l’ensemble de nos compatriotes à se focaliser sur ce qui nous rapproche plutôt que sur ce qui nous éloigne les uns des autres. Il a appelé aussi à panser les plaies, malheureusement causées par l’incompréhension et prévenir d’autres blessures

C’est parti pour la 1ère édition de la Semaine nationale de la réconciliation (Senare). La cérémonie de lancement a été présidée, hier au Centre international de conférences de Bamako, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. C’était en présence du Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, du président du Conseil national de Transition, le colonel Malick Diaw, des membres du gouvernement et du corps diplomatique accrédité dans notre pays.

Les Maliens, dans leur diversité socio-culturelle, ethnique et religieuse, ont répondu massivement présents à cette importante rencontre comme pour donner un écho favorable au thème de la rencontre : «Faisons de la diversité un atout pour la cohésion sociale au Mali».

La Semaine, allant du 15 au 21 septembre prochain, a pour objectif de mobiliser tous les fils du pays de l’intérieur comme de l’extérieur autour des idéaux de paix, de tolérance, de cohésion, de pardon, de vivre ensemble, de réconciliation et de devoir d’assistance mutuelle pour la stabilité de la Nation.

 PROMOTION DE NOS VALEURS– Cette rencontre arrive dans un contexte où notre pays, depuis une décennie, traverse une crise multiforme marquée par des conflits fratricides et dévastateurs « qui n’ont eu de cesse à opposer familles, communautés et individus dans nos terroirs». Ainsi, le tissu social s’est progressivement fragilisé avec son corolaire de détérioration du vivre ensemble et de brassage culturel qui ont toujours caractérisé notre pays.

Cependant, face à cette situation de nature à compromettre la cohésion sociale, les pouvoirs publics ont initié de nombreux mécanismes de résolution des crises d’où l’institution de la Senare, demandée par les Maliens lors de la Conférence d’entente nationale, tenue il y a quelques années. Cette Semaine participe d’un esprit de promotion des valeurs fondatrices de notre vie sociale, notamment la solidarité, l’humilité et le pardon.

Le président de la Transition s’est dit convaincu que les fils du pays mettront à profit cette opportunité pour panser les plaies, malheureusement causées par l’incompréhension, et prévenir d’autres blessures. C’est pourquoi, le colonel Assimi Goïta a invité l’ensemble du peuple malien à développer l’esprit de pardon et de réconciliation en se focalisant sur ce qui nous rapproche plutôt que sur ce qui nous éloigne les uns des autres.

Par les temps qui courent, le Mali a fortement besoin de cela. Cette volonté a été traduite par les dispositions de la Loi d’entente nationale à partir de laquelle l’arrêté n°2021-5480/MRPCN-SG du 27 décembre 2021 fixant la période allant du 15 au 21 septembre de chaque année comme Senare a été pris.

 SOLUTIONS ENDOGÈNES– Pour le président Goïta, en promouvant le dialogue sincère, facteur de pardon et de cohésion, « nous ne faisons que revenir aux valeurs fondamentales que nous ont léguées nos aïeux ». Cela est d’autant plus important que les différentes initiatives prises par les autorités de la Transition s’inscrivent dans la droite ligne de la préservation des fondements de notre Nation, mise à rude épreuve par les réalités du moment.

En organisant cette Semaine, les autorités de la Transition donnent un écho favorable à une volonté du peuple malien dont la finalité est de trouver des solutions endogènes aux problèmes nationaux. Face à la flambée de la violence sur fond d’actions malsaines orchestrées par des aventuriers décidés à compromettre, par la discorde, la stabilité de notre pays, le chef de l’état a exhorté le département en charge de la Réconciliation à envisager des solutions innovantes, à même d’obtenir l’adhésion des communautés, le plus souvent «instrumentalisées» dans des conflits dont elles ignorent les vraies raisons. En effet, cette Semaine est une aubaine pour chasser les démons de la division et de la terreur afin que germent les perspectives de développement, facteur d’épanouissement collectif.

 ARMÉE REFONDÉE– Le colonel Assimi Goïta a, en outre, encouragé le département à poursuivre avec abnégation les actions prévues dans la Stratégie nationale de la réconciliation et son schéma directeur. «Je suis sûr que la dynamique engagée depuis le début de cette Transition viendra à bout des forces du mal…», a exprimé le président de la Transition, avant de lancer un appel solennel aux mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation en ces termes : « le temps est venu de passer à l’union sacrée pour une Nation et une armée refondée et bâtie sur la volonté commune de ses fils… ».

Le chef de l’état a ajouté qu’il est également temps de faire le sacrifice des considérations subsidiaires au bénéfice de l’intérêt supérieur de nos populations et de notre patrie commune. Toutefois, il a affirmé ne pas douter de leur volonté d’apporter leurs contributions à l’édification de la Nation, résolument engagée dans une dynamique de refondation. Le colonel Assimi Goïta a fondé un grand espoir sur la participation massive de tous les Maliens aux activités de la Semaine.

De son côté, le ministre de la Réconciliation, de la paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale a indiqué que la préservation de la paix doit être notre quotidien.

«De même, le dialogue et la concertation doivent être notre mot d’ordre afin que nos différends puissent se régler par la voie pacifique», a exhorté le colonel-major Ismaël Wagué. D’où le lancement de cette rencontre, a-t-il précisé, avant d’inviter l’ensemble de nos compatriotes à une mobilisation et une forte implication pour la promotion du pardon, de la tolérance et de la paix entre Maliens.

Au cours de la cérémonie, une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes civiles et militaires des différents conflits.

Source : L’Essor

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