FOCUS : complot algéro-français 

Lorsqu’on a le malheur de cohabiter avec un voisin pyromane on n’est jamais à l’abri d’un incendie dévastateur. Malheureusement pour le Mali, l’Algérie est et demeure ce pompier-pyromane, qui partage une longue frontière avec lui.

Maître dans l’art de la déstabilisation et la subversion, ce voisin a activement soutenu dans l’ombre les rébellions successives qui ont secoué le Nord du Mali. La stratégie algérienne a toujours consisté à mettre à feu et à sang le septentrion malien pour ensuite s’ériger en médiateur. Cette stratégie qui dure depuis des décennies a profité au voisin. De même que la politique de bon voisinage qui a toujours été le crédo des dirigeants maliens de l’indépendance à nos jours.

Or entre le Mali et l’Algérie, la coopération a rarement dépassé le cadre de la signature d’accords (entre l’Etat malien et des groupes rebelles). Cependant, lesdits accords n’ont jamais ramené une paix véritable dans le septentrion. En vérité, la paix tant souhaitée et recherchée par les Maliens n’est pas l’objectif de l’Algérie. Et pour cause…

Ainsi,  de l’accord de Tamanrasset (1990) à celui de 2015 (Alger) toutes les médiations ont été conduites par le grand voisin. Pour quel résultat ? Aucun !

L’une des raisons du manque de résultat est à chercher dans la duplicité entretenue depuis des décennies par l’Algérie. Cette duplicité se manifeste par un soutien constant aux insurgés dans le but de maintenir le Nord du Mali dans un climat permanent d’insécurité.

Preuve : En 2006, l’Algérie s’abrite derrière Ibrahim Ag Bahanga et certaines notabilités de Kidal pour déclencher une insurrection armée. Objectif ? Empêcher l’ouverture d’un Consulat libyen dans cette localité. L’aventure de Bahanga dure 2 longues années avec son lot d’attaques et de victimes (militaires et civils). Finalement, l’Algérie arriva à ses fins en contraignant Mouammar Kadhafi (qui projetait d’injecter 50 millions de dollars dans le financement d’infrastructures à Kidal) à renoncer à son projet.

En 2012, l’on assista presqu’au même schéma de déstabilisation du Nord du Mali. Une nouvelle rébellion est déclenchée à partir de Kidal. Dans l’ombre, Paris et Alger tirent les ficelles. Le duo apporte aide et assistance au MNLA et aux soldats déserteurs de l’armée libyenne.

Pris de court par l’intervention française au Mali et momentanément écartés de la médiation de la CEDEAO, les Algériens exercent de fortes pressions sur Bamako. Ce qui va leur permettre de se remettre en selle et de prendre en main les négociations. Au finish, ce fut la signature de l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation (APR). Un accord fortement décrié par une frange importante de l’opinion malienne. Cependant, nul n’est dupe ! Cet accord a été conçu sur-mesure pour servir les intérêts de l’Algérie à travers ses protégés de Kidal.

Ce petit rappel illustre suffisamment le jeu trouble de l’Algérie au Mali. Un jeu trouble où la duplicité, la subversion, le mensonge et le terrorisme d’État font bon ménage.

Et qui mieux que la France (chassée du Mali) – mais qui rôde autour de notre pays comme un fauve affamé à la recherche d’une proie- connaît la capacité de nuisances de l’Algérie et surtout son influence sur certains individus et/ou groupes d’individus armés du Nord du Mali ?

Dans son obsession à revenir vaille que vaille au Mali (même au prix de l’espionnage et de l’assistance aux groupes terroristes), le président Macron tente un baroud d’honneur du côté d’Alger. Voilà le seul but d’un déplacement qu’il vient d’effectuer chez nos voisins.

En atteste le compte rendu d’un confrère étranger qui rapporte :  » Les Français ont compris qu’ils ne sont pas les seuls au Mali !» rétorque une source algérienne, qui estime que le retrait français pourrait d’ailleurs faciliter une coopération franco- algérienne.  » Pour nous, ajoute cette même source, le Mali n’est pas seulement une frontière matérielle, c’est un continuum ethnique. Des tribus fidèles à l’Algérie participent à la sécurisation de nos frontières et cet écosystème a été déstabilisé par la Libye de Mouammar Kadhafi, puis aggravé par les interventions militaires françaises. La solution ne peut-être que politique et il faudra se coordonner entre nous « . Plus de doute ! Un vaste Complot franco-algérien est en gestation contre le Mali !

Cela n’a nullement échappé à certains analystes et fins connaisseurs de la sous-région.

Pour sa part, un observateur décortique ainsi le sordide complot qui se trame entre Paris et Alger. Il indique : « L’application de l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation (APR) issu des négociations est activement recherchée par la France autant que l’Algérie pour des intérêts évidents qui ne sont pas ceux du Mali. La France a soutenu les sécessionnistes contre l’Etat malien. Les Algériens le font aussi. Les Algériens invitent les Français à coordonner les actions avec leur pays. Il est clair qu’ils recommandant à la France de tenir compte des intérêts algériens au Mali ».

Dès maintenant les Autorités maliennes sont averties ! Paris et Alger se préparent à mettre en exécution  différents plans de déstabilisation comme ce fut le cas en 2012 et même avant. Déjà, des informations font état d’un congrès du MNLA (un mouvement à la solde des deux pays, mais qui avait cessé toute activité). L’on évoque également la tenue, en septembre prochain, des assises de la CMA. Toutes ces agitations en cours à Kidal et qui interviennent après le départ des troupes françaises sont loin d’être fortuites. Elles indiquent clairement la connexion entre Paris-Alger-MNLA-CMA et des groupes terroristes. Bonjour le festival des brigands !

Pour y faire face, le Mali n’a d’autre choix que d’accélérer sa coopération avec des partenaires à la fois sincères et sérieux comme la Russie, l’Iran ou encore la Turquie et la Chine. A partir de maintenant entre Bamako et Moscou, il n’y plus rien à cacher ni à taire dans le domaine de la coopération. Nos Autorités doivent impérativement permettre au pays de Poutine d’occuper militairement toutes les emprises évacuées par les troupes françaises. Mieux, les Maliens ont l’obligation de se tenir prêt à défendre l’intégrité du pays. Alors pour ce faire place aux amis et non aux pyromanes !

Source : L’Aube