Bamako : les échanges des assises nationales de refondation dominés par la question sécuritaire

La phase nationale des Assises Nationales de Refondation entamée ce lundi 27 décembre 2021 poursuit son cours au niveau du Centre International de Conférence de Bamako (CICB). Ce mardi, 28 décembre 2021, lors de la deuxième journée, les échanges ont essentiellement porté sur la question sécuritaire et l’état de droit

Comme au niveau local, les délégués et représentants venus de toutes les régions du Mali ont repris les débats presqu’à zéro. Répartis en quatre salles pour débattre des 13 thématiques, les participants ont évoqué un certain nombre de sujets relatifs à la sécurité ; à la justice ; à la santé, en passant par la gouvernance et les accords de paix, avant de faire la synthèse des propositions récoltées dans les communes et régions

Parmi toutes ces thématiques, la question sécuritaire a largement dominé les débats, à travers des interpellations, des propositions ou même des simples commentaires. En proie à l’insécurité depuis 2012, le Mali, est sans doute, dans un tournant décisif, un moment difficile de son histoire. Les autorités de la transition, sous la houlette du colonel Assimi Goïta, ont donc lancé la phase nationale du projet pour la refondation du ‘’Mali Kura’’. Il est donc en marche au Centre International de Conférence de Bamako après des communes, cercles et régions.

Les délégués venus des régions du centre et du Nord ont surtout mis les bouchées doubles afin d’attirer davantage l’attention des autorités et des participants sur la situation sécuritaire du pays. Comme Hamidou Touré, Délégué de Tombouctou, qui a rappelé la nécessité de recouvrir les postes de sécurité fermées pour cause d’insécurité. «Vous savez, ce qu’il faut faire rapidement dans les régions du Nord, il faut qu’il y ait la réouverture des postes de sécurités fermées entre 2012-2013 », lance-t-il.

Pour lui, les zones d’intervention de l’armée sont trop distantes les unes des autres et cela partout au Mali. «Souvent, vous pouvez parcourir près de 400 km sans voir un camp militaire. Cela n’est normal nul part au Mali surtout en cette période d’insécurité », ajoute-t-il.

Alassane Maïga, un déléguée venu de Diré toujours dans la région de Tombouctou, témoigne : «Le cercle de Diré a été agressé plus de 30 fois. Nous ne demandons pas autre chose que la sécurité et je pense que les autorités doivent prioriser cela. »

Les milices et les risques d’exactions !

Pour éradiquer cette insécurité, particulièrement au centre du pays, certains participants ont recommandé l’implication des groupes d’autodéfense. Cependant, les membres de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) qui veillent au grin à ces assises ont émis des réserves quant à la question des milices armées. Pour la CVJR, seule l’armée régalienne peut et doit faire la guerre contre le terrorisme au Mali.

Amadou Kodio/Afrikinfos-Mali

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