‘’Sans Détour’’/ Coopération militaire Mali-Russie : douche froide pour Macron !

Depuis l’arrivée des colonels au pouvoir, le président français, Emmanuel Macron, ne sait plus où mettre la tête. Comme si le Mali était une sous-préfecture française, Macron arrive parfois même à proférer des menaces à l’endroit des autorités d’un Etat souverain pour la simple raison qu’elles veulent choisir en toute liberté leurs partenaires au plan militaire. Pire, le discours du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, sur la tribune des Nations unies, le 25 septembre 2021 et l’achat des nouveaux équipements militaires avec la Russie, l’ont mis dans tous ses états.

Aussi, la question relative à l’arrivée des mercenaires russes (Wagner) continue de lui couper le sommeil au point qu’il a mis sa ministre des Armées, Florence Parly, à contribution. Cette dernière tape à toutes les portes pour que la communauté internationale tourne le dos au Mali. Donc, c’est dire que le président français n’a pas encore dit son dernier mot. Sauf qu’il semble agir seul. La preuve en est que le chef de l’Etat, Col. Assimi Goïta, s’est entretenu au téléphone avec la chancelière allemande, Angela Merkel, le 30 septembre 2021 sur les questions sécuritaires, de stabilité et de réformes institutionnelles.

Certes, rien n’est encore filtré de ces échanges, mais il faut croire que cet entretien constitue un bon départ pour le Mali dans le cadre d’un possible renforcement de coopération entre les deux pays. Ce qui pourrait affaiblir davantage la position de la France dans la gestion de la situation sécuritaire dans notre pays.

Comme un coup de grâce, au moment où Macron cherche à se justifier tout en se plongeant dans des accusations et menaces fallacieuses, contre les autorités nationales, la Russie vend au Mali quatre hélicoptères de transport et d’attaque de type Mi-171, dans le cadre d’un contrat signé en décembre 2020. Mieux, la Russie de Vladimir Poutine a également offert sans contrepartie des armes et munitions à l’Etat malien comme appui dans la lutte contre les groupes armés terroristes engagée depuis 2012.

Certes, rien de tout cela ne confirme l’arrivée de Wagner au Mali, mais il faut reconnaître que ces soutiens et accompagnements de la Russie à l’endroit des Forces armées maliennes vont à l’encontre de la volonté du président français, Emmanuel Macron, qui aurait voulu que ces acquisitions d’armements militaires se fassent sous son autorité.

Même si ce renforcement de la coopération avec la Russie est le résultat de l’échec de la France au Mali et dans le Sahel que Macron a toujours voulu dissimiler, il faut reconnaître qu’aucun pays étranger ne va intervenir au Mali sans défendre ses propres intérêts. Mais, il faut seulement savoir négocier et veiller à ce que chaque partie respecte ses engagements.

Ousmane BALLO

Source : Ziré