Le 25 juin 2021, après la démission forcée du président de la Transition, Bah N’DAW, et de son Premier ministre, Moctar Ouane, le vice-président d’alors, actuellement nouveau président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a décidé d’offrir gracieusement le poste du Premier ministre au M5-RFP qui a aussitôt proposé à l’unanimité Dr. Choguel Kokala Maïga. Ce choix a été confirmé ce 7 juin 2021. Ainsi à 63 ans, Dr. Choguel Kokala Maïga, président du Comité Stratégique du M5-RFP, devient le nouveau Premier ministre de la Transition au Mali.
C’est un politicien bon teint qui s’installe à la Primature. Ancien membre de l’Union nationale des jeunes du Mali sous le Régime du Général Moussa Traoré et président du Mouvement patriotique pour le Renouveau (MPR), le natif de Tabango dans le cercle d’Ansongo, région de Gao, Choguel Kokalla Maïga, a été plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle. Mais, il n’a jamais pu se faire élire.
En 2002, il se présente à l’élection présidentielle, pour la première fois, où il obtient 2,73 % des voix au premier tour, avant de soutenir au second tour Amadou Toumani Touré. La même année, il s’allie au Rassemblement pour le Mali (RPM) d’Ibrahim Boubacar Kéïta et au Congrès national d’initiative démocratique (CNID) dans la coalition Espoir 2002 pour les élections législatives. Encore, il mord la poussière. Pour le consoler, Amadou Toumani Touré le nomme ministre de l’Industrie et du Commerce dans les gouvernements d’Ahmed Mohamed ag Hamani du 16 octobre 2002 au 28 avril 2004 et d’Ousmane Issoufi Maïga du 2 mai 2004 au 27 septembre 2007.
Pour l’élection présidentielle de 2007, le natif de Tabango exprime sa reconnaissance en décidant de soutenir la candidature du président sortant, Amadou Toumani Touré. Réélu, ce dernier le nomme, en janvier 2008, directeur du Comité de régulation des télécommunications (CRT), où il fait dix-sept ans avant de signer son retour dans l’exécutif en janvier 2015 en qualité de ministre de l’Économie numérique, de l’Information et de la Communication sous le président Ibrahim Boubacar Kéita, après avoir encore échoué à l’élection présidentielle de 2013. L’effet de surprise, c’est qu’après avoir fait plus d’un an dans le gouvernement de Ibrahim Boubacar Kéita, Choguel décide le combattre quatre ans après son éjection.
En 2018, il est encore candidat à l’élection présidentielle sans succès. C’est le 10 juillet 2020 que la coalition d’opposition Mouvement du 5-Juin- Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), dont il est président du Comité stratégique, organise des manifestations contre le président Ibrahim Boubacar Keïta dans tout le Mali. A Bamako, elle dégénère en émeute. Ainsi, l’Assemblée nationale a été saccagée, des heurts avec la police font au moins quatre morts et plusieurs dizaines de blessés. Dans la soirée et le lendemain, six leaders politiques et religieux de l’opposition sont arrêtés par les forces de sécurité maliennes, dont Choguel lui-même avec Clément Dembélé, Mountaga Tall, Issa Kaou Djim, Oumara Diarra et Adama Ben Diarra avant d’être relâchés le 13 juillet 2020.
Les jours suivants, d’autres manifestations ont été organisées sous son mot d’ordre de ‘’désobéissance civile’’. Dans cette dynamique, des violentes manifestations tentant d’empêcher l’arrestation de l’Imam Mahmoud Dicko, l’autorité morale du M5-RFP, ont occasionné la mort d’au moins onze personnes, avec plus de cent vingt blessés. La somme de ces différentes manifestations a abouti au coup d’Etat du 18 Août 2020. Depuis le début de la transition dirigée par Bah N’daw jusqu’à sa proposition à Assimi Goïta par le M5-RFP, pour le poste du Premier ministre après le coup de force du 25 mai 2021, Choguel Kokalla Maïga a toujours dénoncé le mode de gestion des affaires publiques. Aujourd’hui, le peuple malien l’observe et il le jugera à la fin de la transition.
Ousmane BALLO
Source : Ziré
Last Updated on 09/06/2021 by Ousmane BALLO